Juan Manuel Sánchez Gordillo (IU) réélu à Marinaleda, cette petite Cuba andalouse
Perspective communiste
Marinaleda est depuis 1979 un véritable laboratoire d'autogestion, de coopération, de socialisme, dans une Espagne frappée par l'ultralibéralisme. A l'issue des élections municipales, Juan Manuel Sánchez Gordillo a été réélu maire avec 72.54% des voix - article et traduction Nico Maury
Pas de chômeurs, pas de spéculateurs, les terres sont collectivisées et les moyens de productions appartiennent aux travailleurs, les décisions sont prises par les habitants, par les travailleurs. Une ville qui dispose d'un jardin d'enfants, d'une école secondaire, d'un parc naturel, d'un service de soins à domicile pour les personnes âgées, d'une piscine, de cabinets de médecins et d'une politique du logement qui bloque toute forme de spéculation (les loyers sont de 15€ par mois et la ville offre une maison en échange de 400 jours de travail collectif)... depuis 1979 le système social et politique à contre-courant du modèle prédominant. Les élus sont révocables par l'assemblée générale du peuple.
"La terre aux paysans", "souveraineté socialiste"
Manolo, un ancien ouvrier agricole raconte qu'avant l’expropriation de 1991, lorsqu’il n’y avait pas l’ombre d’un travail sur place, ce "jornalero" (ouvrier agricole journalier) devait migrer pour chercher du travail. "Marinaleda était alors un des villages les plus miséreux de l’Espagne méridionale, il fallait se tuer à la tâche ailleurs, ou émigrer, se souvient-il. Dans tous les cas, on avait un patron sur le dos pour nous traiter comme des chiens. Le maire nous a rendu à tous notre dignité."
"La terre aux paysans", "souveraineté socialiste"
Manolo, un ancien ouvrier agricole raconte qu'avant l’expropriation de 1991, lorsqu’il n’y avait pas l’ombre d’un travail sur place, ce "jornalero" (ouvrier agricole journalier) devait migrer pour chercher du travail. "Marinaleda était alors un des villages les plus miséreux de l’Espagne méridionale, il fallait se tuer à la tâche ailleurs, ou émigrer, se souvient-il. Dans tous les cas, on avait un patron sur le dos pour nous traiter comme des chiens. Le maire nous a rendu à tous notre dignité."
Et bien les habitants de Marinaleda ont décidé de continuer le combat et ont voté à 72,54% pour la liste d'Izquierda Unida/Candidatura Unitaria de Trabajadores (-0,54 points) conduite par le maire sortant Juan Manuel Sánchez Gordillo. Il peut s’appuyer sur une participation très haute (79,57%) et sur le soutien de 1194 électeurs. Sa majorité est absolue puisque IU/CUT détient 9 des 11 sièges du conseil municipal.
Ses concurrents, le PSOE et le PP, ne parviennent pas à déloger les progressistes. Le PSOE remporte 19,2% des voix (316 suffrages et perte de 90 voix par rapport à 2011) et 2 élus, le PP 4,92% (81 suffrages +4 par rapport à 2011) et n'obtient pas d'élu.
Le PSOE a mené une véritable campagne de dénigrement contre la majorité progressiste. Mariano Pradas, élu social-démocrate, n'hésitez pas à dénoncer le "système clientéliste" et de "terreur d'un cacique andalou traditionnel". Le PSOE dénonçant la politique d'appropriation des terres agricoles par la communauté au détriment des riches propriétaires fonciers d'Andalousie.
