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KPL: Le combat se poursuit malgré tout

Perspective communiste

Le président du Parti communiste, Ali Ruckert, fustige une nouvelle fois la politique menée par le gouvernement et en appelle à l'expropriation des grandes entreprises dans le pays

Le Parti communiste luxembourgeois a tenu son congrès national à Oberkorn. Lors de son intervention, Ali Ruckert a estimé que les contradictions du capitalisme deviennent de plus en plus criantes.

Le 33e congrès du Parti communiste luxembourgeois se tient dans un contexte politique et social extrêmement tendu et complexe. Et c'est l'un de nos devoirs de trouver des réponses qui redonneront confiance et espoir aux travailleurs dans le pays», indiquait, hier matin, Ali Ruckert, le président du Parti communiste luxembourgeois (KPL) à l'occasion du 33e congrès du parti qui se tenait au centre culturel Marcel-Noppeney à Oberkorn.

D'un point de vue international, deux phénomènes fondamentaux caractériseraient la situation actuelle à en croire Ali Ruckert. D'une part, «la crise structurelle du capitalisme qui s'intensifie toujours davantage». Une évolution couplée à «une offensive brutale du capital dont l'objectif consiste à balayer les acquis obtenus de haute lutte par le mouvement ouvrier au cours du XXe siècle». D'autre part, «la résistance des travailleurs et de la population active contre l'exploitation, le démantèlement social et le recul sociétal». Une résistance qui, d'après le président du KPL, serait notamment «passée sous silence ou déformée par les grands médias de masse».

Pour le président du KPL, «les contradictions du système capitaliste deviennent de plus en plus importantes». Des contradictions qui ne pourront être résolues, selon lui, que «lorsque le capitalisme sera dépassé par une révolution».

Si cela vaut pour l'échelle planétaire, cela vaut, selon le KPL, bien évidemment aussi pour le Luxembourg où la crise a fait qu'«à côté de problèmes conjoncturels qui s'intensifient, les conséquences des problèmes structurels deviennent de plus en plus sensibles».

Évoquant ArcelorMittal, Ali Ruckert s'exprime en faveur d'une expropriation des sites. «Cela doit aussi valoir pour d'autres grandes entreprises. Par exemple, pour l'ensemble de l'économie énergétique, pour les groupes banquiers et d'assurance qui doivent être regroupés au sein d'une banque publique. Mais également pour des entreprises stratégiquement importantes comme Luxair et Cargolux.» Des propos applaudis à l'unisson par l'assemblée réunie hier à Oberkorn.

L'armée et l'Église en ligne de mire

Selon le président du KPL, lorsque les syndicats ont claqué la porte de la tripartite en 2011, nous sommes entrés dans un nouveau «paradigme» qu'il voit d'un bon œil. Les syndicats se seraient en effet remis en question quant au rôle qu'ils souhaitent tenir dans le cadre de cette crise et plus généralement dans ce «système».

À l'égard de la politique budgétaire du gouvernement, Ali Ruckert n'est pas plus tendre. «Au lieu d'augmenter l'imposition du grand capital, au lieu d'imposer davantage les profits et les dividendes, au lieu d'introduire une taxe sur toutes les transactions à la Bourse, au lieu d'introduire un impôt des riches, au lieu d'introduire un impôt spécial sur les gros héritages, au lieu de lutter contre la fraude fiscale dont l'ordre de grandeur atteint des milliards, au lieu d'élever clairement le taux d'imposition maximal, le gouvernement CSV-LSAP a pris la voie d'une politique d'épargne qui va de pair avec démantèlement social et austérité», observe-t-il.

Des économies, le gouvernement pourraient pourtant en faire ailleurs, estiment les communistes, par exemple sur le budget militaire ou celui de l'Église. «Le démantèlement social programmé du gouvernement CSV-LSAP a pour conséquence que les conditions de vie de milliers de familles se détériorent clairement et en partie dramatiquement», conclut Ali Ruckert qui souligne que le KPL a lui des alternatives concrètes et réalisables à la politique menée par le gouvernement.


Pas d'alliance avec déi Lénk

Interrogé sur une éventuelle alliance du Parti communiste luxembourgeois (KPL) avec déi Lénk dans le cadre des prochaines élections législatives, le président du KPL, Ali Ruckert, se dit sceptique. Plaidant pour une collaboration aussi large que possible avec toute organisation allant dans le sens d'un progrès pour le salariat, il estime toutefois qu'une liste commune avec déi Lénk ne semble pas envisageable. Les deux partis auraient des positions trop divergentes sur une série de points fondamentaux. Et comme il le dit, «ce ne sont plus des communistes».


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