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L'Amérique du Sud doit demeurer une région de paix, déclare le Parti Communiste du Brésil (PCdoB)

Nicolas Maury

Par Renato Rabelo, président du PCdoB, et par José Reinaldo Carvalho, secrétaire des relations internationales

La décision des États-Unis et de la Colombie constitue, à nouveau, un facteur d'instabilité en Amérique du Sud, comme ce fut le cas l'année dernière, lorsque la violation perpétrée par la Colombie en territoire équatorien a été unanimement condamnée par les pays d'Amérique latine.

Ce fait démasque le fameux Plan. Après la fausse propagande alléguant la "lutte contre la drogue" de la période Bush, sous l'administration Obama le véritable but du plan devient clair : le plan vise à créer un fer de lance, une tête de pont pour faciliter la mise en œuvre des intentions agressives de l'impérialisme états-unien contre les pays souverains de l'Amérique latine. Le plan vise également, dans le cadre de l'histoire des interventions de l'impérialisme états-unien dans la région, à appuyer de nouvelles offensives stratégiques militaires, ayant le même objectif que les plus de huit cents bases militaires états-uniennes installées dans le monde entier.

Au cours des dernières années, l'impérialisme états-unien a perdu du terrain en Amérique du Sud. Sa plus récente offensive, la tentative d'installer une base militaire dans la ville de Mariscal Estigaríbia, au Paraguay, a échoué en raison de l'élection du président Fernando Lugo. En Bolivie, les organisations militaires de l'impérialisme, qui fournissaient des "conseillers" aux Forces armées de ce pays, ont été contraintes de se retirer du pays avec l'élection du gouvernement d'Evo Morales. Plus récemment, en Équateur, l'Assemblée nationale constituante a adopté l'interdiction de bases militaires étrangères dans ce pays.

Mais les États-Unis poursuivent leurs efforts pour accroître leur présence militaire en Amérique du Sud. En plus de renforcer la présence militaire en Colombie, ils maintiennent des bases aériennes liées au Commandement Sud (SOUTHCOM) en Amazonie péruvienne et mettent en place des bases à Guyana. Au milieu de l'année dernière, les États-Unis ont reconstitué la Quatrième Flotte de leur marine de guerre, qui comprend des navires de guerre à propulsion nucléaire et qui sont également des plates-formes de lancement de missiles à ogives nucléaires.

L'installation de nouvelles bases états-uniennes en Amérique latine et la création de la Quatrième Flotte navale démentent le discours sur la coopération d'Obama au Sommet des Amériques et qui vont de pair avec la réaction de droite qui, au Honduras, a conduit au renversement du président Manuel Zelaya. Cet ensemble de faits constituent la réaction à la montée d'une tendance progressiste dans la région.

Nous appuyons les positions prises, face à cette situation, par le président Lula, qui a souligné le rapport qu'il existe entre cet acte et la création de la Quatrième Flotte, et par le ministère des Affaires étrangères face à la création de nouvelles bases états-uniennes aux portes de l'Amazonie brésilienne, ce qui représente une menace directe pour notre souveraineté nationale.

À l'attention des médias, Álvaro Uribe a annoncé qu'il va expliquer ses positions à l'occasion d'un voyage à travers les pays d'Amérique du Sud, tout en déclarant qu'il refuse de participer à la réunion du Conseil sud-américain de Défense (CSD), convoquée par le président Lula et la présidente Bachelet, et pour discuter de la question lundi prochain, le 10 août lors de l'investiture de l'Équateur à la présidence à l'UNASUL. Le président colombien n'a rien à expliquer, sinon qu'il doit répondre à son propre peuple pour le crime de trahison nationale envers la Colombie et qu'il doit immédiatement faire marche arrière dans ses projets.

Nous défendons la position des peuples latino-américains, que partagent plusieurs gouvernements de la région, que l'Amérique du Sud doit demeurer une région de paix dans le monde.

São Paulo, le 4 août 2009

Renato Rabelo, présidente national

José Reinaldo Carvalho, secrétaire de Relations internationales


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