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L'Equateur pour le remplacement du FMI par des mécanismes régionaux

Nicolas Maury

Le président équatorien, Rafael Correa, a proposé jeudi de supprimer le Fonds monétaire international (FMI) et de le remplacer par des mécanismes de solidarité régionaux qui n'imposeraient pas de conditions préjudiciables aux pays en développement

L'Equateur pour le remplacement du FMI par des mécanismes régionaux
"Etant donné les dommages qu'a causés cette institution internationale, le mieux est de la faire disparaître de la planète", a-t-il déclaré à la presse à l'ONU, où il participait à une conférence sur les moyens d'aider les pays pauvres à surmonter la crise économique mondiale.

"Réparer le système de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale), que nous ne contrôlons pas, n'a aucun sens pour les pays du Sud", a ajouté M. Correa, qui a présenté sa proposition devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Les pays en développement, soit la majorité des 192 Etats membres de l'ONU, arguent qu'ils paient au prix fort les conséquences d'une crise créée par le monde développé.

Le président équatorien a proposé de substituer au FMI un fonds régional qui soutiendrait les pays en développement "sans les conditions imposées par le FMI" pour l'octroi de prêts.

"Cet objectif sera impossible si nous n'avons pas nos propres architectures financières internationales", a-t-il poursuivi, invitant à renforcer les mécanismes existants entre l'Union des pays sud-américains (Unasur) et l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), un bloc antilibéral.

M. Correa a suggéré la création en Amérique latine d'un fonds régional et d'une banque centrale régionale qui donnerait à ces pays "davantage d'autonomie par rapport aux circuits financiers du Nord."

Le fonds pourrait servir de modèle pour d'autres régions, a-t-il indiqué.

M. Correa est le seul président latino-américain à participer à la conférence de l'ONU, par ailleurs largement boycottée par les pays industrialisés qui l'estiment inutile et ont dépêché des délégations de niveau modeste. Les chef d'Etat du Venezuela, Hugo Chavez, et de la Bolivie, Evo Morales, ont annulé au dernier moment leur participation.

La conférence vise à "identifier les réponses à apporter dans l'urgence ainsi qu'à long terme afin d'atténuer l'impact de la crise, notamment sur les populations vulnérables", selon son initiateur, le très tiers-mondiste président de l'Assemblée générale de l'ONU, le Nicaraguayen Miguel d'Escoto.

Mais la conférence, initialement prévue pour début juin et reportée de trois semaines, a souffert de problèmes d'organisation.


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