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L'accident meurtrier de train en Grèce est le résultat de la libéralisation et de la privatisation du rail

Perspective communiste

La collision meurtrière de deux trains qui a fait plus de 40 morts en Grèce mardi soir est due à "une tragique erreur humaine", a affirmé mercredi le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Mais beaucoup, notamment le Parti Communiste de Grèce, dénoncent l'état du réseau ferré grec jugé vétuste, et les politiques de libéralisation-privatisation du rail.

Article et traduction Nico Maury

Depuis quelque temps, des signes indiquent que la situation ferroviaire se détériorait très dangereusement. Il y a eu de nombreux avertissements des travailleurs du rail selon lesquels ce n'était qu'une question de temps avant qu'un accident plus grave ne se produise. Les alertes ont été ignorées par le gouvernement et l'entreprise.

Réseau mal entretenu, les lacunes des systèmes de sécurité, manque de personnel, infrastructures de signalisation critique. Quelques jours avant la tragédie, le Parti Communiste de Grèce soulevait ces questions.

Tout cela est le résultat de la politique de libéralisation des chemins de fer, du sous-financement de l'État, de la division du projet ferroviaire en plusieurs morceaux et de la privatisation de l'ex-TRAINOSE. Il s'agit d'une politique criminelle, qui porte la marque de tous les gouvernements du ND (droite), de SYRIZA (centre-gauche) et du PASOK (social-démocrate) à ce jour. Ils ont tous voté la privatisation de TRAINOSE et sa vente au monopole italien de "Ferrovie". À noter que le contrat de privatisation signé en 2017 pour la cession de 100% des actions TRAINOSE n'a jamais été publié.

En 2017, sous le gouvernement SYRIZA - ANEL, le "Groupe Ferrovie dello Stato Italiane" a racheté TRAINOSE pour 45 millions d'euros. En juillet 2022, le Parlement grec a validé le contrat de 15 ans avec lequel la compagnie ferroviaire empochera 750 millions d'euros pour exploiter des itinéraires sur les soi-disant "lignes non rentables".

Le crime avait commencé plus tôt. Le gouvernement du PASOK (social-démocrate) a "éclaté" l'entreprise publique ferroviaire en plusieurs entreprises. Ce sont les premières étapes de la stratégie de l'UE de "libérer" les chemins de fer, afin de s'assurer sans entrave de nouveaux champs de rentabilité pour les groupes capitalistes privés.

Dans le cadre de cette politique, des travailleurs ont été licenciés, les conditions de travail se sont dégradées, tandis que l'entreprise italienne qui gérait la ligne, touchait plusieurs millions d'euros d'aides publiques. L'entreprise italienne est subventionnée à hauteur de 50 millions d'euros par an pour assurer des liaisons spécifiques, comme le prévoit le contrat d'obligations de service public qu'elle a signé avec le ministère grec des Transports.

Ces responsabilités ne peuvent pas être dissimulées derrière les déclarations du Premier ministre sur l'erreur humaine.


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