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L'annihilation de la sociale-démocratie grecque

Perspective communiste

Le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) joue sa survie lors pour ces élections. Jadis incontournable, la sociale-démocratie grecque se retrouve au bord de l’asphyxie. Une situation qui pourrait bien toucher les partis socialistes européens



Après quatre longues années d'austérité imposées à la Grèce par la troïka (la Commission européenne, Banque centrale européenne et le FMI), une proportion non négligeable de l'opinion publique grecque en ont assez de voir les services publics détruit, la pauvreté se généraliser et de voir le chômage toucher 1 jeune sur 2. Pour beaucoup de grecs les mémorandums ont été imposé afin de protéger les intérêts financiers des banques privées.

A l’origine de la crise de "la dette grecque" se trouve le PASOK et la Nouvelle Démocratie (ND - droite). Aujourd'hui les sondages confirment l'effondrement des socialistes grecs, ils se battent pour conserver une représentation à la Vouli.

Rappelons qu'en 2009 le PASOK, conduit par Papandréou, recueillait 43,9 % des voix et 3 millions de voix. En 2011 le PASOK, la ND et le LAOS (extrême droite) s'alliaient dans un gouvernement d'union nationale pour appliquer les plans d'austérité. Le déclin est rapide et en 2012 les sociaux-démocrates ne recueillent plus que 13,18 % des voix en mai et 12,28 % le mois suivant. Pour la première fois la sociale démocratie était devancée par un parti progressiste, SYRIZA (16,78 % en mai et 26,89 % en juin). Là aussi l'union nationale socialiste-droite était maintenue.

2014 pour le PASOK est aussi une hécatombe, aux européennes les sociaux-démocrates s'effondrent à 8.02% et son concurrencés par le nouveau parti centriste To Potami (6%) qui siège malgré tout dans le groupe Socialistes et Démocrates au Parlement européen. Aux élections locales, de la même année, la sanction est sévère puisque le PASOK passe de 34,7% à 16,2% au profit de SYRIZA (17,7%).

2015 : La fin de la sociale-démocratie grecque ?

Ce dimanche le PASOK pourrait subir un nouvel échec, les sondages le donnent à 4-5%. Il paie son alignement aux injonctions de la troïka, et la division de son parti puisque To Potami (La rivière) et le nouveau parti de Georges Papandréou, Kínima (Mouvement des socialistes démocrates), chassent sur les terres de ce que l'on nomme le "centre-gauche".

Pour Georges Papandréou, l'ancien homme fort du PASOK, la fin semble proche. Son parti le Mouvement des socialistes démocrates ne semble pas en mesure d'atteindre les 3% des suffrages nécessaire pour entrer au parlement. En 2010, Georges Papandréou, alors président du PASOK et premier ministre, a signé les premiers accords instituant l’austérité en Grèce en échange d’un premier plan d’aide international d’un montant de 110 milliards d’euros.

Pour Stavros Théodorakis, le président du petit parti de centre gauche To Potami,"M. Papandréou a déjà eu sa chance et n’en a rien fait alors même qu’il disposait de la majorité absolue au Parlement. Qu’espère-t-il accomplir de plus en tant que simple petit parti minoritaire ?".

Par opportunisme, le PASOK, comme le parti de Papandréou, se sont montrés disponibles pour appuyer SYRIZA dans une coalition.

La fin du PASOK prélude du déclin des sociaux démocrates en Europe ?

Même si la chute du PASOK n'est pas forcement liée au déclin des socialistes européens, on constate que dans plusieurs pays des partis progressistes se hissent en tête des élections.

En Irlande, le Sinn Féin a réalisé de très nombreuses percées lors des élections locales (notamment à Dublin ou il remporte les élections) et aux européennes avec 19,5% des voix (3ème place). Le parti républicain irlandais parvient à écraser le parti travailliste (Irish Labour Party) qui recueille 5,3% des voix et cède tous ses élus au SF.

En Espagne, Podemos, ce nouveau venu dans la politique a réalisé une entrée fracassante lors des européennes, avec 7,98% des voix. Les sondages le donnent avec 27,7% des voix devant le PSOE (26,2%) et le PP (20,7%).

Dans de nombreux autres pays, la sociale-démocratie n'est plus en mesure de gouverner seule, comme en Allemagne (SPD) où connait un déclin qui, espérons le, sera irréversible (France, Belgique, Pays-Bas, Suède ... )


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