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L'armée des États-Unis n'est pas la bienvenue au Pérou

Perspective communiste

Le gouvernement putschiste du Pérou a annoncé ce mercredi qu'il autorisait l'entrée sur le territoire de plus d'un millier de soldats étasuniens.

A gauche, des voix s'élèvent contre la venue de ses troupes, dénonçant une intimidation contre le peuple, contre la souveraineté du Pérou et un alignement sur l'impérialisme.

Article et traduction Nico Maury

Cette décision fait suite à un vote du Congrès péruvien du 19 mai (résolution législative n° 31757). Seuls les élus de gauche se sont opposés à cette résolution, car elle met en péril la souveraineté nationale et ne garantirait pas la sécurité du pays.

L'autorisation a été officialisée par deux résolutions publiées dans le Bulletin des réglementations légales du journal officiel El Peruano. Ils précisent que l'armée étasunienne mènera des opérations spéciales en lien avec le Commandement conjoint du renseignement et des opérations spéciales (Cioec).

En outre, ils mèneront des activités avec les forces spéciales conjointes (FEC), les forces d'opérations spéciales (FOE) de la marine, le groupe des forces spéciales (Grufe) de l'armée de l'air péruvienne, la direction antidrogue (Dirandro) et la Direction des forces spéciales (Diroes) de la police nationale.

Les soldats étasuniens seront déployés à Lima, Callao, Loreto, San Martín, Santa Lucía, Huánuco, Ucayali, Pasco, Junín, Huancavelica, Cusco, Ayacucho, Iquitos, Pucusana et Apurímac et ils arriveront entre le 1er juin et 31 décembre de cette année.

Des voix s'élèvent contre la présence des troupes étasuniennes

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Héctor Béjar, a condamné la décision, estimant que cette initiative n'est pas le fruit du hasard, mais vient du "gouvernement bidon de Dina Boluarte, résultat d'un coup d'État ayant fait 70 morts". La présence des militaires "s'inscrit dans une politique d'intimidation du peuple péruvien qui a annoncé de nouvelles manifestations pour juillet prochain".

Le Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Pérou (CGTP), Gerónimo López, a qualifié cet acte d'ingérence étrangère inadmissible et a assuré qu'il ne permettra pas la présence dans la région de bases militaires de Washington.

L'ancienne ministre des Femmes, Anahí Durand (Nuevo Perú, gauche), estime que la décision de Boluarte porte atteinte à la souveraineté nationale et fait suite à la livraison de lithium et d'autres ressources au capital étranger.

Le Parti Communiste du Pérou - Patria Roja (PCP-PR) a condamné la récente décision du régime de Dina Boluarte et du Congrès d'autoriser l'entrée de troupes étasunienne sur le sol péruvien.

"À un moment où le pays connaît une escalade autoritaire, cette entrée est un coup de pouce de l'impérialisme au régime autoritaire du pays".

Le Vice-Secrétaire général du PCP-PR, Arturo Ayala Del Río explique : "L'entrée des troupes américaines au Pérou est un affront contre notre souveraineté et un soutien explicite du gouvernement des États-Unis au régime désastreux de Dina Boluarte, responsable de la répression contre le peuple". "L'alignement du Pérou sur la logique impérialiste occidentale est démontré" précise le dirigeant communiste.

Les soldats américains "mèneront leurs activités dans les régions du sud du Pérou, où la répression politique du régime de Boluarte a massacré nos compatriotes, c'est un autre geste de mépris pour la douleur de dizaines de familles qui pleurent encore leurs morts". Arturo Ayala Del Río exhorte à lutter contre la venue des États-Unis : "Là où vont les États-Unis, il n'y a plus de souveraineté. La patrie doit se défendre".


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