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L' auto entreprenariat : une lubie pour Madame Fioraso !

Perspective communiste

Communiqué de l'Union des étudiants communistes (UEC)

En ce début du mois de février, Geneviève Fioraso, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, était au salon des entrepreneurs à Paris pour y exposer sa vision de la formation supérieure.

«Ce qu’on arrive pas assez à faire en France : Faire tomber les barrières »

Selon la ministre, il faudrait rapprocher recherche universitaire et entreprises, pour permettre des avancées scientifiques immédiatement récupérables par le monde de l’entreprise. Pour ce faire, elle annonce le développement de cours d’entreprenariat, et ce pour toutes filières, plus uniquement celles ayant trait au management. Elle entend former les étudiants à la culture de l’entreprise, à ses codes… Au détriment de matières fondamentales apportant une réelle formation à l’étudiant pour exercer une activité professionnelle future ? Plus un doute, l’étudiant-type formé par son système idéal saura rédiger des CV, se vendre correctement, être un travailleur parfaitement malléable, mais il n’est pas certain qu’il ait retiré un énorme bénéfice de sa formation toujours plus bradée faute de budget correct alloué aux universités, de sa faible prise de parole en TD due à la surcharge de ces derniers, de ses amphis menés au pas de charge par réduction du volume horaire pour le même nombre de cours…

« Notre système est basé sur la performance individuelle, on n’apprend jamais à travailler ensemble »

Travailler ensemble au progrès scientifique et social, oui. Mais travailler ensemble au service du profit de quelques uns, non ! Pourtant, Geneviève Fioraso entend « capitaliser sur notre savoir-faire, sur notre formation pour créer et bénéficier des emplois qui viennent de ce capital de recherche & formation » : ces emplois, ce sont ceux d’étudiants-entrepreneurs, son nouveau statut phare, qui précarise le jeune diplômé à peine entré sur le marché du travail… La ministre songe même, les yeux rêveurs, à inculquer l’esprit d’entreprise aux enfants dès la maternelle ! En fait de rêve, c’est un cauchemar que celui d’une éducation toute entière tournée vers le marché, la concurrence, le profit, où l’on apprendrait à favoriser la rentabilité d’un nouveau gadget face au progrès non-marchand que représentent de nouveaux traitements médicaux. Madame Fioraso a en outre une vision tout aussi marchande de la présence d’étudiants étrangers : pour elle, point de place à l’échange culturel, à l’ouverture d’esprit, ils ne sont qu’un tremplin pour de futurs partenariats à l’international.

Si nous étudions, c’est pour avoir un vrai métier, pas pour galérer des années dans la précarité après nos études. Aussi, ce n’est pas un statut d’auto-entrepreneur aux garanties sociales réduites que nous voulons, ni servir de corvéables au service d’entreprises proposant de plus en plus de contrats précaires, que nous accepterons par peur du chômage. Nous voulons une formation de qualité, garantie par le cadrage national des diplômes, qui corresponde à un emploi de qualité. Nous voulons un statut social du jeune travailleur en formation, prévoyant le remboursement des frais de santé à 100%, et une allocation d’études premier pas vers un vrai salaire étudiant, pour que chacun puisse accéder aux études supérieures sans faire un choix entre étudier et gagner sa vie.


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