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L'union est un combat, et il reste encore beaucoup de chemin

Perspective communiste

Les discussions entre la France insoumise et le Parti communiste français sont difficiles mais elles avancent. Loin de refléter la réalité des négociations, il s'agit de refléter l'ambiance générale qu'il règne dans les états-majors politiques

"L'union est un combat" clamait en 1975 Etienne Fajon (ancien directeur d'une Humanité alors communiste et organe central du PCF) et ce combat reste d'actualité entre la France insoumise et le Parti communiste français pour les élections législatives de juin.

Quelques considérations personnelles avant de commencer :

- Le programme l'Avenir en Commun comme base d'unité ne me gène pas. C'est un programme keynésien qui est compatible avec celui du Front de gauche de 2012 (L'Humain d'abord) et celui du PCF (La France en Commun).

- La charte des insoumis, elle pose deux choses : La discipline de vote des députés (cela ne me gène pas, je suis très favorable au "centralisme démocratique") et le rattachement à l'association de financement de la FI (le vrai problème puisque le PCF ne toucherait plus de financement public). Le gros problème étant financier.

- La charte graphique : Sérieux ? vous voulez que l'on utilise l'ocre et le bleu turquoise ? c'est trop dégueulasse à voir.

- Enfin, une considération plus propre au PCF, quand on est pas foutu d'avoir une ligne stratégique et tactique cohérente, qui ne se résume pas à "avoir plus d'élus" ou "peser à gôche", il ne faut pas se plaindre si on se fait ridiculiser par des sociaux-démocrates du PG (aidés des anciens "cadres" que sont Parny/Dionnet et Buffet). La stratégie débile du 37ème congrès montre les limites du "réformisme radical" issue de la "mutation/liquidation" du PCF. Revenons à nos fondamentaux (au moins au marxisme comme base idéologique).

Il n'y aura pas d'accord global entre la France insoumise et le Parti communiste français

L'objectif étant de faire élire suffisamment de député.e.s communistes, progressistes, Front de gauche et insoumis.e.s pour contrer les politiques anti-sociales qui s'annoncent dans les prochaines semaines. Le PCF propose un accord dans 200 circonscriptions gagnables sur 577.

Mais cette proposition a été rejetée et le PCF doit intégrer le seul cadre politique toléré : la France insoumise, son programme, sa charte, sa charte graphique et son association de financement. Ainsi l'appel de Pierre Laurent à constituer un large front "La Force du peuple à l'Assemblée Nationale" a été rejeté.

La France insoumise propose un espace plus restreint de 60 circonscriptions : 30 circonscriptions réservées aux candidats de la FI et 30 circonscriptions réservées aux candidats du PCF (dont les 7 des députés communistes sortants et, accrochez vous, les 15 candidats de la FI appartenant au PCF).

Les négociations butent sur ce point et la perspective d'un accord, même minoritaire, semble compliqué, voir peu probable.

L'union est un combat, et il reste encore beaucoup de chemin
PS : A noter dans la délégation de la France Insoumise, la présence du renégat Francis Parny (celui qui a négocié son poste de Vice-Président à la région Île de France directement, et en secret, avec le PS Jean-Paul Huchon en 2010 - à gauche sur la photo), et qui est toujours membre du Conseil national du PCF (sic).