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L'utilisation des mots "Lal Salam" et "Camarade" sur Facebook peut désormais vous conduire en prison en Assam (Inde)

Perspective communiste

Écrire "Lal Salam" (slogan communiste en Inde signifiant "red salute"), "camarade'', télécharger la photo de Lénine sur les réseaux sociaux, ou posséder de la littérature marxiste peut désormais vous mettre derrière les barreaux en vertu de la loi sur les activités illégales (UAPA) en Assam.

Face à cette situation, les communistes en Inde ont développé une campagne médiatique #LalSalamComrade pour soutenir les personnes inculpées en Assam et pour rappeler que les idées de justice et de progrès ne peuvent être emprisonnées.

Article et traduction Nico Maury

L'Agence nationale d'enquête (NIA), dans son acte d'accusation contre Bittu Sonowal, un proche collaborateur du leader paysans Akhil Gogoi, a indiqué qu'il avait qualifié certains de ses amis de "camarade'' et avait utilisé des mots tels que "Lal Salam'' (salue rouge) et "Inquilab Zindabad" (longue vie à la révolution).

Sonowal et deux proches de Gogoi ont été arrêtés, sous diverses accusations répondant à la loi sur les activités illégales (UAPA) par la NIA. Gogoi a été arrêté en décembre de l'année dernière lorsque Assam lors des énormes manifestations contre la Citizenship Amendment Act (CAA). Gogoi est en détention depuis le 16 décembre 2019.

Dans son acte d'accusation, déposée le 29 mai, il était également mentionné que Sonowal avait téléchargé une photo de Lénine avec les mots: "Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les accrocherons".

La Krishak Mukti Sangram Samiti (KMSS), un syndicat de paysans dont Gogoi est le conseiller, estime qu'il n'y a aucune preuve concrète pour l'accuser et qu'en réalité, la NIA tente de qualifier les dirigeants du KMSS de maoïstes (terroriste en Inde). Ils ont également mentionné que des livres sur le maoïsme, "Une introduction au socialisme" et le Manifeste du Parti communiste ont été trouvé chez Bittu Sonowal.

Le gouvernement de l'Assam tente de casser le mouvement anti-CAA, en arrêtant sous de faux prétextes les dirigeants de l'opposition. "Les gens protestent parce qu'ils ont peur pour leur identité et pour leur culture. La NIA affirme que les dirigeants du KMSS ont joué un rôle dans la violence lors des manifestations anti-CAA et qu'elle ressemblait à une attaque maoïste. Mais nous ne croyons pas à la violence", a ajouté Saikia.

#LalSalamComrade : Une campagne de solidarité sur internet

Sur les réseaux sociaux et notamment twitter, une campagne avec le hastag #LalSalamComrade a été lancée. Elle vise à démontrer la grave atteinte à la liberté d'expression en Assam et que dire "Lal Salam" aujourd'hui peut être considéré comme une sédition.






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