Perspective Com
La Commune : 140 ans après, un combat toujours d’actualité !

Nicolas Maury

Communiqué du Mouvement des Jeunes Communistes (MJCF)

La Commune : quand le peuple prend ses affaires en main Alors que les ruines de l’Empire sont encore fumantes (Second Empire 1852-1870), alors que le pays est en guerre contre les États allemands coalisés, des hommes et des femmes – dont beaucoup de jeunes – des classes populaires parisiennes se sont levés et ont décidé de prendre leur destin en main. Pendant plusieurs mois (mars-mai 1871), rien ne leur résistera : ni les résidus des forces impériales, ni l’armée dirigée par les conservateurs depuis Versailles derrière Adolphe Thiers, ni les armées allemandes. Unis et déterminés à lutter pour une vie enfin juste, les communards ont réussi à tracer une autre voie.

La voie de la Commune : un chemin à poursuivre La Commune de Paris accomplit beaucoup d’avancées importantes dont nous aurions encore besoin aujourd’hui, 140 ans plus tard ! La Commune abolit le travail de nuit et combat le chômage. Elle interdit l’expulsion des locataires et établit la gratuité de la justice. Elle instaure l’école gratuite, laïque et obligatoire et elle crée un enseignement professionnel, y compris pour les filles.

La Commune ouvre des bibliothèques, musées et théâtres fermés par la classe dirigeante : elle veut promouvoir l’éducation populaire, notamment grâce à des cours publics qui connaissent un grand succès ! Elle instaure la laïcité, en séparant État et Églises. Elle porte des changements révolutionnaires jusque dans le fonctionnement même du pouvoir. Pas d’Empire ; pas de république qui confisquerait le pouvoir du plus grand nombre au profit d’une minorité : la Commune se construit comme République achevée, comme démocratie pleine et authentique où le peuple garde la main. « Peuple gouverne-toi par toi-même » !

La Commune : un moment de modernité À l’heure où le racisme, la xénophobie et le machisme sévissent jusqu’au sommet de l’État, on peut souligner l’avance incroyable de la Commune sur son temps. Les femmes, comme Louise Michel, sont sur le devant de la scène de cette révolution – elles combattent sur les barricades aux côtés des hommes – et, au-delà, la Commune s’engage pleinement pour l’émancipation des femmes. Nombreux sont aussi les étrangers qui participent à la Commune. Alors qu’au XIXe siècle le racisme – plus encore qu’aujourd’hui – bat son plein, la Commune affirme la solidarité internationale des travailleurs. Célébrer les 140 ans de la Commune est donc important et d’actualité. À l’heure où l’on stigmatise les « immigrés », où les femmes sont toujours moins payées que les hommes et où les inégalités sociales permettent aux enfants des plus riches de mieux s’en sortir, les mesures prises par la Commune sont toujours d’une grande nécessité !

La Commune n’est pas morte ! Le poids du nombre et de l’argent ont fini par terrasser la Commune en 1871. Les « versaillais » derrière Adolphe Thiers l’ont réprimée dans le sang – notamment pendant la sinistre « semaine sanglante » (21-28 mai 1871). Des dizaines de milliers de travailleurs sont ainsi massacrés, ou déportés en Nouvelle-Calédonie. Pourtant, la Commune n’est pas morte, car comme l’écrivit Victor Hugo : « l’idée est debout ». Depuis 1871, la Commune de Paris ne cesse pas d’inspirer des mouvements internationaux et des révolutions dans le monde entier. Tant que nous serons déterminés à lutter pour un monde juste, non, la Commune ne sera pas morte !

Pour commémorer cet événement, tous les ans, le 28 mai est organisée « la montée au mur des fédérés », au cimetière du Père Lachaise où ils ont été fusillés. Les Franciliens peuvent venir rendre hommage aux communards morts pour défendre Paris et les intérêts du peuple d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Dans toute la France, des initiatives sont organisées pour rendre hommage à ces grandes luttes d’hier et poursuivre le combat pour le monde d’aujourd’hui et la France de demain.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :