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La Grèce dans la rue : "Ne nous laissez pas tomber, ne touchez pas à nos pensions"

Nicolas Maury

La Grèce est paralysée ce mercredi par une grève générale contre la cure d'austérité imposée par le Fonds monétaire internationale et l'Union européenne avec l'accord des sociaux démocrates au pouvoir (PASOK)

Salariés des secteurs public et privé ont manifesté ce mercredi en Grèce contre le plan d'austérité négocié par le gouvernement en échange d'un plan d'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans.

Environ 25.000 personnes ont manifesté à la mi-journée à Athènes et environ 14.000 à Salonique (nord), soit bien plus qu'en mars dernier, quand 20.000 personnes avaient défilé dans les rues pour les mêmes motifs. "FMI et UE nous volent un siècle d'acquis sociaux", proclamait l'une des banderoles du défilé ce mercredi.


"Ne nous laissez pas tomber, ne touchez pas à nos pensions" sur la banderole du PAME
La centrale syndicale Adedy, qui représente la fonction publique (300.000 membres), avait appelé à un arrêt total de l'activité dès mardi. Près de 4.000 fonctionnaires ont ainsi manifesté devant le Parlement à Athènes hier. Elle a été rejointe ce mercredi par le GSEE, principal syndicat du privé (1 million d'adhérents). Plusieurs syndicalistes étrangers, notamment des représentants des syndicats français CGT, FO et CFDT, ont fait part de leur solidarité avec les Grecs.

De son côté, le PAME, front syndical ouvrier et le Parti Communiste (KKE) a réuni ce mercredi 15.000 personnes sur une autre place de la capitale. Mardi, 200 militants du KKE ont occupé le site très touristique de l'Acropole, à Athènes, où ils ont déroulé une banderole géante disant "Peuples de l'Europe, soulevez-vous".

Les aéroports du pays sont ainsi fermés ce mercredi, les transports publics tournent au ralenti et seul un service minimum est assuré dans les hôpitaux.

Les sondages montrent qu'une majorité de la population est opposée aux mesures d'austérité préparées par le gouvernement. Les classes populaires et moyennes estiment qu'elles sont les seules à payer le prix de la crise alors que la corruption et l'évasion fiscale restent impunies.

"Par cette grève, nous poursuivons notre combat contre des mesures aussi dures qu'injustes, qui frappent les travailleurs, les retraités et les chômeurs", a déclaré à Reuters le président du GSEE, Yannios Panagopoulos. "C'est aussi un message aux peuples d'Europe, car ce qui a commencé en Grèce se produira bientôt ailleurs, l'Europe s'étant montrée incapable de faire face à cette crise", a-t-il ajouté.


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