La Lang de Blois
Nicolas Maury
Alors que les socialistes crient à la trahison après que Jack Lang a voté pour la réforme des institutions, « Bakchich » ne peut que s'élever contre ce lynchage tant l'ancien ministre de la Culture a montré, depuis le début de la présidence Sarkozy, toutes les qualités d'un leader de l'opposition
Souvent Jack varie. Mais depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, le doucereux député de la sixième circonscription du Pas-de-Calais fait preuve d'une grande constance. Peut-être les circonstances ? Une chose est certaine, sa façon d'incarner l'opposition ne varie pas. Ainsi, alors qu'il venait de voter pour la réforme des institutions, déclarait-il, lundi 21 juillet, à France 3 : « C'est une question de cohérence, d'honnêteté et de loyauté ».
Déjà, dès 2002, les deux hommes s'étaient retrouvé sur le dossier Sangatte. Lang lançait alors , lance un grand « chapeau ! » à Sarkozy à propos de la gestion du dossier, louant « un professionnel qui a agi humainement, efficacement, dans un esprit républicain ». Mais depuis 2007, Lang ne s'arrête plus. Dès le mois de juin 2007, Jack Lang fit preuve d'une grande intransigeance à l'égard du nouveau locataire de l'Elysée. Sur le traité simplifié obtenu à Bruxelles, il y alla même de cette phrase cinglante : « Sarkozy a fait un excellent travail, et a été un très bon ouvrier de la relance européenne ». Peu après, alors que le couple Cécilia/Nicolas bat de l'aile, Jack Lang ne peut s'empêcher. Invité au Grand Jury RTL/Le Figaro/Lci, il déclare le 8 novembre 2007 : « Un divorce est toujours quelque chose que je ressens douloureusement. » Et d'ajouter, en pensant à la polémique sur la libération des infirmières libyennes : « On a été parfois inélégant avec Mme Sarkozy. »
L'ire Lang dans le texte
Mais l'ancien ministre de la Culture n'en reste pas là. Alors que l'omniprésident tente de faire passer la réforme sur les régimes spéciaux de retraites, Jack Lang attaque bille en tête : « Je suis en pleine harmonie avec les grévistes qui font entendre leurs voix, mais je ne souhaite pas que ce conflit se répète. » CQFD. Nicolas Sarkozy n'a qu'à bien se tenir.
D'ailleurs, le courroux du socialiste ne faiblit sur aucun sujet. Quand, le 23 février 2008, Nicolas Sarkozy annonce que la France va faire acte de candidature auprès de l'Unesco pour être le premier pays à voir sa gastronomie inscrite au « patrimoine mondial ». Jack Lang se précipite sur sa machine à communiqué pour se féliciter de l'annonce présidentielle, précisant qu'il avait entrepris lui-même une démarche en ce sens auprès de Nicolas Sarkozy à la demande de l'Institut européen d'histoire des cultures de l'alimentation (IEHCA). Non mais ! Il ne manquerait plus que Sarko lui pique ses idées !
La langue de Blois
L'Orient compliqué n'échappe pas à la règle. Peu après le voyage de Nicolas Sarkozy en Israël, Jack Lang le tonitruant s'est une fois de plus emporté. « Les positions (du président de la République) me paraissent équitables et réalistes. Je me réjouis de cet engagement clair de la France en faveur de la paix », affirme-t-il le 23 juin 2008, après le discours de Nicolas Sarkozy devant la Knesset. Plus récemment, sur l'affaire Bachar el Assad, l'ancien maire de Blois a fait montre de ses qualités pour mener l'opposition. Alors que la visite du président syrien à Paris ne fait pas que des heureux, il claironne, le 13 juin, sans sourciller : « Je suis en désaccord total avec certains dirigeants socialistes qui se complaisent dans une attitude politicienne. Je ne comprends pas l'attitude de ceux aujourd'hui qui font la fine bouche. »
Puis il y a eu sainte Ingrid. Accueillie à grands coups de tambours sarkoziens. Face à cette mise en scène, le sang de Jack ne fit qu'un tour. Et d'une voix solidaire de ses camarades socialistes, l'ancien porte-parole de la campagne de Ségolène Royal de tempêter : « Minimiser le rôle de Nicolas Sarkozy dans la libération d'Ingrid Betancourt relève d'une rare mesquinerie et d'un manque d'élégance morale. » Jack lui est élégant.
Aux incrédules et aux sceptiques, il le dira sans fards, comme il le fit ce jour de janvier 2008 au micro de RTL : « Je suis peut-être le seul vrai opposant à Nicolas Sarkozy ». De la constance, des circonstances, et peut-être bientôt un portefeuille ministériel.
L'ire Lang dans le texte
Mais l'ancien ministre de la Culture n'en reste pas là. Alors que l'omniprésident tente de faire passer la réforme sur les régimes spéciaux de retraites, Jack Lang attaque bille en tête : « Je suis en pleine harmonie avec les grévistes qui font entendre leurs voix, mais je ne souhaite pas que ce conflit se répète. » CQFD. Nicolas Sarkozy n'a qu'à bien se tenir.
D'ailleurs, le courroux du socialiste ne faiblit sur aucun sujet. Quand, le 23 février 2008, Nicolas Sarkozy annonce que la France va faire acte de candidature auprès de l'Unesco pour être le premier pays à voir sa gastronomie inscrite au « patrimoine mondial ». Jack Lang se précipite sur sa machine à communiqué pour se féliciter de l'annonce présidentielle, précisant qu'il avait entrepris lui-même une démarche en ce sens auprès de Nicolas Sarkozy à la demande de l'Institut européen d'histoire des cultures de l'alimentation (IEHCA). Non mais ! Il ne manquerait plus que Sarko lui pique ses idées !
La langue de Blois
L'Orient compliqué n'échappe pas à la règle. Peu après le voyage de Nicolas Sarkozy en Israël, Jack Lang le tonitruant s'est une fois de plus emporté. « Les positions (du président de la République) me paraissent équitables et réalistes. Je me réjouis de cet engagement clair de la France en faveur de la paix », affirme-t-il le 23 juin 2008, après le discours de Nicolas Sarkozy devant la Knesset. Plus récemment, sur l'affaire Bachar el Assad, l'ancien maire de Blois a fait montre de ses qualités pour mener l'opposition. Alors que la visite du président syrien à Paris ne fait pas que des heureux, il claironne, le 13 juin, sans sourciller : « Je suis en désaccord total avec certains dirigeants socialistes qui se complaisent dans une attitude politicienne. Je ne comprends pas l'attitude de ceux aujourd'hui qui font la fine bouche. »
Puis il y a eu sainte Ingrid. Accueillie à grands coups de tambours sarkoziens. Face à cette mise en scène, le sang de Jack ne fit qu'un tour. Et d'une voix solidaire de ses camarades socialistes, l'ancien porte-parole de la campagne de Ségolène Royal de tempêter : « Minimiser le rôle de Nicolas Sarkozy dans la libération d'Ingrid Betancourt relève d'une rare mesquinerie et d'un manque d'élégance morale. » Jack lui est élégant.
Aux incrédules et aux sceptiques, il le dira sans fards, comme il le fit ce jour de janvier 2008 au micro de RTL : « Je suis peut-être le seul vrai opposant à Nicolas Sarkozy ». De la constance, des circonstances, et peut-être bientôt un portefeuille ministériel.