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La Révolution cubaine fête ses 50 ans

Nicolas Maury

Cinquante ans après l'éviction du dictateur Fulgencio Batista par les "barbudos" de Fidel Castro, le 1er janvier 1959, le régime communiste cubain fête ses 50 ans de victoire et de révolution

Depuis que Fidel Castro a proclamé la victoire de la Révolution, le jour de la fuite de Batista, il a connu dix présidents américains, l'échec du débarquement de la Baie des cochons, la crise des missiles, l'embargo américain, l'effondrement de son allié soviétique et l'essor de la mondialisation.

Agé de 82 ans, la principale figure de la Révolution, avec feu Ernesto Che" Guevara, ne fait plus d'apparition publique à cause de sa santé défaillante, mais reste le chef du Parti communiste cubain. Son frère cadet Raul lui a succédé à la présidence, initiant de modestes réformes tout en jurant de s'opposer à toute remise en cause de la Révolution.

Une autre question majeure concerne l'embargo américain imposé à Cuba depuis que Fidel Castro a embrassé le communisme et nationalisé les entreprises détenues par les Occidentaux. Comme son gouvernement, Ernesto Plasencia, un ancien "barbudo" de 76 ans, impute les difficultés de Cuba à l'embargo.

M. Plasencia se souvient de l'arrivée de Castro et de ses lieutenants à La Havane le 8 janvier 1959. Ils avaient été accueillis par une foule en liesse sur le Malecon, le célèbre front de mer de la capitale, une semaine après leur victoire dans l'est de l'île et la chute de Batista. "C'était la fête, un carnaval! Nous étions si heureux. Le tyran était parti", dit-il.

Il complète sa maigre pension d'invalidité de 140 pesos (4,8 euros) par mois en vendant des friandises sur le Malecon mais ne se plaint pas. L'Etat cubain garantit à tous les citoyens des soins médicaux gratuits et des services subventionnés par l'Etat, comme une ration de vivres bon marché qui couvre environ un tiers des besoins alimentaires. Le système éducatif est gratuit, y compris dans le supérieur.

M. Plasencia est reconnaissant de la réforme agraire mise en oeuvre par les communistes qui a permis à sa famille de recevoir une parcelle de terre. "J'ai dû arrêter l'école lorsque j'avais 10 ans pour travailler comme cireur de chaussures. Ma mère devait laver et repasser les vêtements des riches", raconte-t-il.

"La Révolution nous donne des médicaments et une éducation gratuite, ce que ne fait pas le capitalisme", observe de son côté Luis Gonzalez, 41 ans.


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