Jean-Marc Ayrault, premier ministre, a annoncé ce mardi les orientations de la future réforme des retraites. La principale d'entre elles, l'obligation de cotiser 43 annuités pour profiter d'une retraite à taux plein, est une attaque sans précédent contre les étudiants et contre tous les jeunes. En effet, les étudiants accèdent en moyenne à l'emploi stable à 26 ans : le gouvernement nous oblige donc à prendre notre retraite... à 69 ans, dans la douleur et dans la peine. C'est un choix d'autant plus inacceptable que les moyens existent pour proposer une réforme juste et efficace : pour rappel, la seule égalité salariale hommes-femmes permettrait de rapporter 10 milliards d'euros en cotisations. Mais le gouvernement est trop occupé à dorloter les grandes fortunes pour entendre la colère et l'injustice que sa mesure suscite chez les étudiants. Cette colère et cette injustice sont d'autant plus forte qu'il impose également, avec un tempo admirable, la loi Fioraso pour casser les diplômes et enfermer les étudiants dans les petits boulots à vie, dans le chômage et dans les bas salaires. Un cursus scolaire et professionnel de galères pour une retraite de misère : pas question !

Les étudiants viendront nombreux pour manifester le 10 septembre à l'appel de la CGT, de FO et de Solidaires, pour exiger des diplômes de qualité, des parcours professionnels stables et sereins, et une réforme à la hauteur des défis du XXIe siècle : le retour de l'âge légal à 60 ans et la fin du système des annuités, qui met les caisses de retraites en danger depuis 1993... et qui, cette fois encore, est utilisé pour nous tuer au travail. Si le gouvernement veut être un obstacle au progrès social et professionnel de la France, les étudiants seront aux côtés de l'ensemble des jeunes et des salariés pour l'y contraindre !