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La chambre régionale pointe un système de marchés et de subventions suspects. Jean Noel Guérini (PS) encore mis en cause

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Les magistrats se sont penchés sur deux autres collectivités : le conseil régional, pour lequel elle pointe notamment les frais de déplacement du président, Michel Vauzelle, et les subventions à un cousin de la sénatrice Samia Ghali, comme l’a révélé Mediapart

Pour le conseil général des Bouches-du-Rhône, le rapport définitif sera présenté en séance publique le 25 octobre. Mais le président, Jean-Noël Guérini, est tenu de le remettre à ses élus au plus tard vendredi.

Préférant devancer les fuites, il a convoqué pour vendredi matin une conférence de presse, au cours de laquelle il tentera de déminer. Selon nos informations, ce rapport définitif épluche l’activité du conseil de 2006 à 2011, et pointe quelques marchés suspects, transmis au parquet de Marseille. Marchés de sécurité autour d’une société gérée en sous-main par Bernard Barresi, parrain marseillais en cavale. Et marchés de travaux publics, autour d’entreprises elles aussi liées au milieu, et déjà au cœur d’instructions menées par le juge Charles Duchaine. Le travail de la chambre, très technique sur les pratiques anticoncurrentielles, peut compléter ceux de la douane judiciaire et des gendarmes.

Autre volet intéressant, les subventions aux associations. Les juges détaillent un mécanisme proche de celui en place à la région Paca, et qui a permis des détournements de fonds publics pour lesquels la députée Sylvie Andrieux a été condamnée (elle a fait appel du jugement).

Chez Guérini, à côté du mécanisme général pour les ONG, une procédure spéciale, baptisée «fonds spécial d’intervention» (FSI), permettait au président de décider seul d’arroser certaines structures, parfois soutenues par quelques-uns de ses élus. C’est un élément important du pouvoir de Guérini.

Les conseillers généraux qui filaient droit en bénéficiaient, ce qui leur permettait de tenir leur canton en finançant les associations. Ceux qui lui résistaient étaient mis au pain sec. Ils le payaient à l’élection suivante. Parmi les bénéficiaires, de nombreuses structures communautaires, certaines grâce à un «conseiller du président sans statut officiel». D’autres très proches d’élus marseillais.


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