Perspective Com
La corruption touche aussi le Parti "Socialiste"

Nicolas Maury

La députée PS a été mise en examen à Marseille dans une affaire de détournement, ce nouveau cas de mise en examen montre que la "gauche" n'est pas épargnée et notamment le Parti "Socialiste" dans les Bouches du Rhône

e juge marseillais Franck Landou a mis en examen la députée PS Sylvie Andrieux, jeudi, pour «complicité de tentative d’escroquerie» et «complicité de détournement de fonds publics». Plus de 700.000 euros de subventions de la région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur) ont été détournés, entre 2005 et 2007, au profit d’associations présumées fictives. Leurs responsables s’en sont servi pour des achats personnels. Andrieux, 48 ans, était vice-présidente de la région, chargée de la politique de la ville, au nom de laquelle des subventions litigieuses ont été distribuées.

Son assistant parlementaire, Roland Balalas, secrétaire général du groupe PS à la région, a affirmé : «On a utilisé sans discernement des fonds pour sauvegarder des intérêts électoraux et politiques.» En clair, on a aidé des gens qui, par ailleurs, faisaient la campagne d’Andrieux dans sa circonscription aux législatives de 2007, ce qu’elle conteste.

Plus de vingt personnes ont été mises en examen, dont deux hauts fonctionnaires : Franck Dumontel, ex-directeur de cabinet de Michel Vauzelle, le président PS de la région, et Jules Nyssen, ex-directeur général des services. L'enquête a déjà donné lieu à la mise en examen de vingt-deux personnes, parmi lesquelles Franck Dumontel, l'ancien directeur de cabinet de Michel Vauzelle, Jules Nyssen, l'ex-directeur général des services, Guillaume Lalange, l'ex-directeur de l'aménagement du territoire et Roland Balalas, alors secrétaire général du groupe PS à la région et ancien assistant parlementaire de Sylvie Andrieux. Ce dernier a chargé la députée en révélant au juge que ces subventions étaient votées à la demande de l'élue à des fins «électoralistes».

C’est que le climat est délicat pour le PS des Bouches-du-Rhône. D’abord, une enquête judiciaire sur les marchés de traitement des déchets tourne, sans l’atteindre pour l’instant, autour d’Alexandre Guérini, patron de décharges et frère de Jean-Noël, président du conseil général et manitou du PS. Ensuite, la justice a déjà frappé les socialistes : le président d’une intercommunalité, Bernard Granié, élu PS, a été condamné, en janvier, à un an de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité par le tribunal correctionnel d’Aix, pour corruption. Une entreprise lui aurait donné 300 000 euros en liquide pour des infos sur un marché de déchets. Il refuse de démissionner en attendant l’appel, et le PS fait bloc derrière lui, tout en continuant à se diviser en interne : une énième guerre oppose désormais l’élu marseillais Patrick Mennucci et Jean-Noël Guérini.

Pour l'heure, des perquisitions ont été menées dans les bureaux des deux frères Guérini qui n'ont pas été entendus. Une autre révélation pourrait s'avérer gênante pour Jean-Noël Guérini : récemment, à l'occasion du coup de filet contre une dizaine de caïds marseillais à Golfe Juan, la police a ramené dans ses filets une certaine Carole-Evelyne Serrano, compagne de Bernard Barresi, un truand en cavale depuis des années et gérante de la société de sécurité Alba Sécurité, qui travaille pour le conseil général…


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