Perspective Com
La crise n’est pas une fatalité

Nicolas Maury

Soixante syndicalistes et élus étaient réunis samedi après midi avec la cellule anti-crise du PCF 13 pour faire le point de la situation de l’emploi dans notre département et envisager une réaction

La crise n’est pas une fatalité
Atmel, St Micro, Arcelor, Lyondell-Basell, Cabot… de nombreuses entreprises étaient représentées, avec des élus du Conseil régional, du conseil général, des municipalités et Isabelle Pasquet, sénatrice.

Chez Atmel, dont les annonces ont déclenché cette réunion d’urgence, c’est plus de 200 millions d’aides publiques qui ont été versées à l’entreprise depuis sa création. C’est en partie cela que l’on essaye de mettre aux enchères aujourd’hui, avec une attitude irresponsable.

L’échange a permis de mettre à nu les logiques financières qui continuent à gouverner les choix. La crise a bon dos, et les spéculateurs en tous genres, loin de ralentir le rythme, accélèrent. Au total ce sont déjà plusieurs milliers de salariés qui sont d’ores et déjà menacés, depuis les mises au chômage partiel jusqu’aux fermetures pures et simples.

Tout cela se passe en silence.

Le discours consternant de Nicolas Sarkozy, renforce les inquiétudes des salariés tandis qu’il encourage les actionnaires et les patrons à licencier plus pour gagner plus. La seule mesure concrète, la suppression de la taxe professionnelle, consiste à faire un cadeau aux patrons et à étrangler les collectivités territoriales qui assurent plus de 70% de l’investissement public.

Nous n’avons pas l’intention de laisser se dérouler la casse industrielle dans notre département. Il y a ici des outils performants, du savoir-faire et de l’intelligence. Nous voulons mettre les entreprises menacées sous protection citoyenne.

La gravité de la situation oblige à parler d’état d’urgence. Mais rien de ce qui menace n’est une fatalité. A condition d’agir.

Nous demandons au Préfet la réalisation d’urgence d’un état des lieux et d’une étude d’impact qui devront être rendus publics. Nous demandons la mise en place de réflexions spécifiques associant les salariés et les populations concernant les filières concernées : microélectronique, chimie, métallurgie…

Nous demandons que chaque mesure qui touche à l’activité, à l’emploi, dans les entreprises de notre département fasse l’objet d’un moratoire immédiat afin de mettre sous contrôle ces choix de gestion, et d’organiser des tables rondes avec l’ensemble des acteurs pour évaluer le bien-fondé des mesures prises. Nous demandons qu’avant toute mesure pénalisant les salariés, on exige l’annulation des dividendes perçus par les actionnaires.

Nous proposons également qu’une réflexion soit entamée pour inventer un nouveau type d’aides publiques aux entreprises, afin de rendre la collectivité copropriétaire et de lui conférer un droit de regard sur les orientations.

Nous engagerons également le débat pour une taxe professionnelle juste et efficace.

Les contacts et les échanges vont se poursuivre avec la constitution d’un réseau anticrise afin de se tenir informés de la situation et des initiatives, ainsi que des réponses qui seront faites à nos demandes. Non, la crise n’est pas une fatalité.

Avec l’annonce soudaine de la mise en vente, d’ici un an, de l’entreprise ATMEL à Rousset, ce sont 1 300 salariés qui risquent de se retrouver privés d’emploi.

Dans le même secteur, chez ST Microelectronics, 1 100 employés sont contraints au chômage technique pendant quatre semaines et leurs salaires gelés pendant un an. 450emplois seront supprimés en 2009 et 300 en 2010, sachant que l’année dernière déjà, l’entreprise avait mis fin à 124 CDD.

Malgré 200 millions d’euros de bénéfice l’an dernier, Lyondell Basell, troisième employeur privé des Bouches-du-Rhône, a décidé de supprimer des dizaines d’emplois : 87 sur le site de Berre qui sera fermé et une soixantaine à Fos. La maison mère américaine de la société prévoit de supprimer 15% de ses effectifs dans le monde.

La situation d’Arcelor Mittal, toujours à Fos, ne s’améliore pas. La suspension de l’activité d’un des deux hauts-fourneaux est prolongée jusqu’en juin, le second tournant à mi-régime. Conséquences : congés forcés et plusieurs jours de chômage technique par semaine. Sans compter le millier d’intérimaires et de CDD déjà balayés.

Chez Rio Tinto, ex-Péchiney, à Gardanne, 120 emplois sont menacés. Dans l’usine de peinture CAMI, à Aubagne, le secteur production va être fermé et 26 salariés sur 50, licenciés.

A Tarascon, l’entreprise Tembec a mis, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 9 mars, ses 300 salariés au chômage technique.

Situation comparable chez AscoMétal


Commentaires (1)
1. pierre-alain le 09/02/2009 11:13
Le soucis c'est que non content de nous faire payer la "crise Française" ont soutiens indirectement le plan de relance Américain avec l'argent du contribuable Français. Les groupes américains vident les caisses de leurs agences en France et c'est l'état qui les renflouent à ce rythme la l'économie US va être florissante dans peu de temps.
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