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La dystopie socialiste (Nicolás Maduro)

Perspective communiste

par Nicolás Maduro Moros, Président de la République bolivarienne du Venezuela - traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Ils se battent contre un socialisme qui n'existe pas. Ils se battent contre une anti-utopie qui n'appartient à personne. Ils imaginent un monde sans famille, sans ordre, sans marché, sans liberté. Les libéraux de droite du monde ont inventé un fantasme, ils lui ont collé l'étiquette de « socialisme » et maintenant, ils le voient partout, surtout et à tout instant, au Venezuela. Mais ça suffit.

Parce que ce socialisme contre lequel ils se battent n'est pas celui que nous partageons, nous, les démocraties inclusives, pleines de peuple, qui vivons en ce XXI° siècle. Notre socialisme est particulier, populaire et profondément latino-américain. Comme nous l’avons dit clairement à l'Assemblée des Nations Unies au mois de septembre dernier : le nôtre est un projet autonome de révolution démocratique, de revendication sociale, c'est un modèle et un chemin propre basé sur notre propre histoire et sur notre culture.

Et évidemment, notre démocratie est différente parce qu'elle n'a pas été fondée ni pour les élites ni par les élites comme l'ont été les démocraties libérales d'Europe et des Etats-Unis. Nous nous sommes révoltés contre ce modèle et nous avons proposé, il y a 20 ans, une démocratie à nous, qui a ses fondements dans le cœur souverain du peuple vénézuélien.

Ce qui se passe, c'est qu'à la fin du XX° siècle, quand en Amérique Latine nous sommes sortis de la période des dictatures mises en place par les Etats-Unis, il sont essayé, avec l'idée de « démocratie libérale, » de nous faire un paquet cadeau – un cheval de Troie - avec toutes les valeurs de leur propre concept de « modernité. » Mais nous voulons leur dire qu'ici, en Amérique Latine aussi, nous avons une identité et des valeurs et que nous voulons mettre dans notre démocratie, plutôt que les valeurs des autres, nos propres valeurs. Pas seulement celles de l'individu et du capital. Aussi celles de la solidarité et de la communauté. Pour nous, la Patrie, c'est l'autre.

Nous avons appris la leçon car ils nous l'ont faite entrer dans la tête pendant des siècles. Au lieu d'enrichir notre propre culture avec celle des autres, les élites latino-américaines et leurs modes libérales ont constamment cherché à refonder l'Europe au cœur de l'Amérique. En détruisant sur leur route de nouveau tout ce qui leur semble différent. Des élites pour lesquelles l'autre, nous, l'Indien et le Noir, étions plus le singe que l'humain.

Nous croyons avec ferveur en notre démocratie latino-américaine parce qu'au Venezuela, nous croyons en 3 fondements de celle-ci et nous les respectons en tant qu'essence et nécessité :

- Premièrement, parce que nous faisons des élections systématiques, quotidiennes et pacifiques. Pendant les 20 dernières années, nous avons organisé 25 élections, toutes contrôlées par des institutions et des acteurs politiques vénézuéliens et internationaux. Certaines, nous les avons gagnées très largement, nous en avons perdu d'autres.

- Deuxièmement, parce qu'au Venezuela, les citoyens, grâce à des mécanismes de démocratie directe, essentiellement avec des organisations de quartiers et des partis politiques, ont accès aux ressources publiques et ont le contrôle sur celles-ci.

- Et troisièmement, parce qu'au Venezuela, c'est le peuple qui commande, pas les élites. Avant moi, c'était Chávez qui gouvernait, un soldat descendant de Noirs et d'Indiens qui est devenu le père de la Patrie. Aujourd'hui, au Venezuela – et pour 6 ans – c'est un modeste syndicaliste chauffeur de bus. Au Venezuela, c'est le peuple qui s'autogouverne parce que c'est son Assemblée Constituante qui a conçu et rédigé sa propre Constitution.

Nous ne sommes pas et ne voulons pas être un modèle de démocratie. Nous sommes, par contre, la démocratie que notre peuple a défini et qu'il défend, celle qu'il compose grâce à un effort quotidien contre les mensonges et les faux positifs. Une démocratie imparfaite qui travaille jour après jour pour être une démocratie de tous et une démocratie plus juste.


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