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La fin du syndicalisme rassemblé avec la CFDT

Perspective communiste

Appel à la grève générale reconductible, capitalisme désigné comme l'ennemi, diatribes contre la centrale concurrente... les militants présents ont tenu des discours rouge vif à la tribune du congrès de Marseille

Dans son discours d'ouverture du 51ème congrès lundi, Philippe Martinez avait tourné le dos à la CFDT. Le secrétaire général de la CGT a parlé de «l'erreur que nous avons faite ces dernières années en favorisant peut-être nos relations avec la CFDT au moment de l'accord puis de la loi sur la représentativité».

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les militants présents à Marseille sont encore plus radicaux. Le syndicat réformiste est leur bête noire. «Non à cette CFDT qui trahit, signe des accords pourris et négocie le poids des chaînes», a ainsi tonné Pascal, de la fédération de la chimie, lors des débats à la tribune mercredi. Et de qualifier de «merde» le «syndicalisme rassemblé», véritable ADN de la CGT de ces dernières années.

Derrière ce terme se cache l'idée que les syndicats sont trop dispersés en France et qu'il faut bâtir des ponts entre les centrales. Un thème défendu par la CGT sous les ères Vianney et Thibault. Figurant dans la résolution du congrès de 1995, cette notion a toujours été reconduite depuis. Mais les militants la contestent de plus en plus ouvertement. Et devaient y renoncer lors d'un vote mercredi soir...

«La CFDT, c'est la confédération qui collabore», a insisté Clarisse, d'EDF. «La CFDT, c'est fini de trahir!», a renchéri Christine, de Carrefour. «L'unité syndicale a été contre-productive», a estimé un autre militant. «Oui pour l'unité syndicale mais avec ceux qui refusent la mise en cause des acquis sociaux», a redit Françoise, de Radio France.

«La CFDT, c'est la confédération qui collabore» Clarisse, EDF

Plus généralement, les discours très à gauche ont fleuri au congrès. L'appel à la grève le 28 avril a été adopté à plus de 78% mercredi. Auparavant, les appels plus durs -à la grève générale, à la grève reconductible- s'étaient multipliés.

Et de bonnes vieilles expressions sont revenues sur le devant de la scène, comme la dénonciation par un militant de «la casse du modèle social organisée par le patronat et du gouvernement», qui a ajouté que «l'ennemi des travailleurs reste le système capitaliste».

«L'appartenance de classe est une donnée objective»: c'est ainsi qu'un autre a commencé son intervention à la tribune. Tandis qu'une autre dénonçait les «violences policières», et un autre «l'attaque mondiale du capital». Bref, la lutte des classes est toujours d'actualité pour les militants CGT. Et tant pis si cette radicalité trouve peu d'échos chez les salariés français….

http://www.lefigaro.fr/social/2016/04/21/09010-20160421ARTFIG00026-le-doigt-d-honneur-de-la-cgt-a-la-cfdt-et-au-syndicalisme-rassemble.php


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