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La hausse du Smic annoncée par Macron est bien bidon, il s'agit d'un bricolage de la prime d’activité

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Une hausse du Smic qui n’en est pas vraiment une. Annoncé lundi par Emmanuel Macron, le coup de pouce de 100 euros par mois pour ceux touchant le salaire minimum reposera surtout sur une accélération de la hausse de la prime d’activité, revalorisée de 80 euros dès 2019 – alors que la hausse devait être étalée sur le quinquennat

« Le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur », avait affirmé, sans plus de précision, le chef de l’Etat lors de son « adresse à la Nation » télévisée pour répondre à la crise des « gilets jaunes ».

En fait, il va y avoir en janvier une revalorisation automatique déjà prévue d’une vingtaine d’euros, faisant passer le Smic mensuel net à 1.210 euros. Les 80 euros restant seront une hausse de la prime d’activité. Cette dernière devait augmenter de 30 euros en avril 2019, puis encore grimper en 2020 et 2021. Bref, il s’agit donc d’une accélération du calendrier. « Ce sera fait le plus tôt possible, au plus tard en avril », a précisé une source au sein de l’Elysée à l’AFP.

Le secrétaire d’Etat à l’Action et aux Comptes publics Olivier Dussopt, a confirmé ce montage sur le plateau de BFMTV. Selon lui, « cela concerne, au niveau du Smic, 1,6 million de salariés, et par les effets d’accords de branche, c’est au moins 5,5 millions de salariés qui seront concernés. L’objectif, c’est qu’il y ait 100 euros net de plus par mois, soit 1.200 euros net de plus par an ».

« Il y a pire que la surdité sociale, il y a l’hypocrisie technocratique », a dénoncé le patron du PS, Olivier Faure. Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), estime qu’il s’agit « d’une entourloupe extraordinaire. En réalité, ce sont les contribuables qui vont payer cette soi-disant augmentation ».

La ministre du Travail a estimé que faire porter le fardeau aux entreprises aurait un effet néfaste. « Un salarié [concerné] sur deux travaille dans une petite entreprise, or l’artisan, le coiffeur, si les salaires augmentent trop, il n’y arrive pas », a-t-elle insisté sur France 2. Pour les salariés concernés, cela ne change pas grand-chose sur le court terme : il s’agit bien d’une hausse du pouvoir d’achat mensuel de 100 euros nets. Sur le long terme, c’est différent : la prime d’activité n’est en effet pas prise en compte dans le calcul d’une retraite.

AFP


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