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La nostalgie des russes pour l'Union soviétique atteint son plus haut niveau en 13 ans

Perspective communiste

Cette enquête montre un réel basculement dans l'opinion publique russe. Si hier la nostalgie de l'URSS s'expliquait majoritairement par des questions de "prestiges", aujourd'hui c'est la question économique et sociale qui rend l'URSS populaire. Cette situation place de fait le Parti communiste (KPRF) au cœur du processus politique de changement révolutionnaire en Russie. Il y a une base sociale qui attend et qui veut retrouver son niveau de vie de l'époque soviétique. Nous sommes donc loin "des acquis proposés comme dessous de table" et le chemin est ouvert pour le socialisme -traduction Nico Maury

Le nombre de Russes qui regrettent l'éclatement de l'Union soviétique a atteint son plus haut niveau depuis 2005, les préoccupations économiques croissantes et de la nostalgie du système de protection sociale soviétique explique en grande partie ce soutien selon l'institut Levada.

Le président Vladimir Poutine a surnommé la dissolution de l'Union soviétique en 1991 comme la plus grande catastrophe du XXe siècle. Lui et de nombreux Russes ont longtemps déploré le fait que sa disparition a porté un coup au statut de grande puissance de Moscou.

Le nombre de Russes qui aspirent à retrouver le passé soviétique n'a cessé d'augmenter sous Poutine depuis son retour à la présidence en 2012 explique, mercredi, les données issues d'un sondage publié par le Centre indépendant Levada.

Dans l'enquête, 66% des Russes regrettent l'éclatement soviétique, un niveau jamais vu depuis 2005, lorsque Levada donnait ce sentiment à 65% et que Poutine en était à son deuxième mandat au Kremlin.

Le nombre de Russes nostalgiques a diminué progressivement à partir de 2004, atteignant un creux de 49% en 2012, avant de remonter à son niveau actuel, a constaté le sondeur, au même niveau que les années 1990 après l'effondrement soviétique.

Karina Pipiya, sociologue à Levada, a déclaré que dans le passé, de tels sentiments étaient souvent déclenchés par la perte de prestige international et des questions d'identité nationale.

"Maintenant, la nostalgie est déterminée par des facteurs économiques, les russes regrettent qu'il y ait eu plus de justice sociale, que le gouvernement ne travaille plus pour le peuple et que c'était mieux en termes de soins aux citoyens", a-t-elle déclaré.

Les Russes ordinaires sont confrontés à une stagnation des revenus, à un rouble plus faible et à l'inflation forte depuis 2014, lorsque l'économie russe est entrée en récession avec la chute des prix du pétrole et les sanctions occidentales.

Pour aider à équilibrer les comptes de l'État, le Kremlin a relevé cette année l'âge de la retraite pour les hommes et les femmes dans une mesure très impopulaire qui a nui à la popularité de Poutine.

Reuters


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