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La sanction du PS confirmée, sur fond de désertion massive des urnes

Perspective communiste

Selon les premières estimations, les socialistes perdraient des villes phares comme Saint-Étienne, Pau ou encore Limoges. Le PCF gagne Onnaing. Le FN remporte des villes du Sud est, mais échoue dans l’Est, à Forbach



Le gouvernement avait sept jours pour convaincre, mais peu d’arguments pour y parvenir. D’abord arc-bouté sur le déni de la sanction infligée le 23 mars, le chef du gouvernement n’a finalement lâché que d’infimes concessions au regard de l’ampleur du désaveu, qui s’est d’abord exprimé par un record d’abstention pour un premier tour d’élections municipales : 36,45 % (+ 3 points par rapport à 2008). Dans l’ensemble, l’appel à la mobilisation des dirigeants de gauche pour contrer le danger de droite n’a pas été entendu, et l’abstention devait battre à nouveau des records. Selon les instituts de sondage, celle-ci aurait atteint, en fin de journée, entre 38 % (Harris Interactive, OpinionWay et Ipsos) et 38,5 % (Ifop, CSA et TNS Sofres), contre 34,8 % au second tour de 2008.

Reims, Quimper, Limoges, Nevers, Saint-Étienne basculent

C’est donc la mort dans l’âme qu’une partie des maires socialistes sortants s’apprêtaient à rendre les clés de leur ville au camp adverse. Selon les estimations d’avant-second tour, le PS pouvait perdre jusqu’à 90 villes, principalement au profit de la droite, en ballottage favorable dans des villes comme Strasbourg, Amiens ou Angers. Sans espoir d’être élus à la tête de la mairie à Marseille, les socialistes comptaient encore sauver Toulouse et Paris, et s’appuyer sur une probable réélection de Gérard Collomb à Lyon, où le dépouillement des bulletins venait à peine de commencer à l’heure où ces lignes étaient écrites. Mais les espoirs s’évanouissaient à Reims (46,2 % pour l’UMP contre 42,7 % à la sortante PS, selon Ipsos), à Quimper (56,6 % à l’UMP), conquises en 2008, et à Saint-Étienne (40,7 % au PS, contre 47,5 % à la droite), à Limoges et à Nevers. Seul lot de consolation, Avignon basculait de droite à gauche (47 % pour la gauche, 34 % pour le FN, 18 % pour l’UMP) en début de soirée, mettant à mal du même coup les ambitions du Front national et Dijon, Rennes, Metz, Brest et Boulogne-sur-Mer restaient à gauche

Du côté de la droite, en revanche, on surjouait la victoire, après, outre le regain de Reims et Quimper, les basculements historiques de Tourcoing, ville socialiste depuis 1912, et de Roubaix, dans la banlieue de Lille, où l’UMP et l’UDI n’avaient en revanche que très peu de chance de bousculer Martine Aubry. À l’autre bout du pays, à Pau, François Bayrou savourait une victoire longtemps attendue avec 62,6 %, tandis que Nîmes restait à droite.

Le PCF garde Vierzon, Dieppe, Arles

Quant au PCF et à ses alliés du Front de gauche, qui ont plutôt bien résisté au premier tour, avec une centaine de maires réélus, les premiers résultats de ce soir confirmaient ce mouvement, avec des résultats positifs dans plusieurs villes importantes. Arles, Martigues, Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), Dieppe (Seine-Maritime), Longueau (Somme), Vierzon (Cher) garderont un maire communiste, et Onnaing (Nord) en regagnera un.

En revanche, Calais, que le PCF espérait conquérir, restera à droite et Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne) perd son maire communiste au profit de la droite, tout comme Houdain (Pas-de-Calais), Gisors (Eure) et Aubagne (Bouches-du-Rhône). Dans la Loire, le PCF conserve la mairie de Firminy, mais aurait perdu Saint-Chamond. À Unieux, la liste du maire communiste sortant Christophe Faverjon l’a emporté d’une courte avance sur l’opposition de droite. En Meurthe-et-Moselle, les communistes auraient été réélus à Villerupt. En revanche, la communiste réunionnaise Huguette Bello était annoncée battue à Saint-Paul, à La Réunion.

Le FN gagne Béziers mais échoue à Forbach et Perpignan

Au FN, les espoirs se concentraient sur une quinzaine de villes que le parti de Marine Le Pen espérait faire basculer, principalement en Moselle, dans le Var, l’Hérault et le Gard. Arrivé en tête à Béziers au premier tour devant l’UMP et le PS, le candidat soutenu par le FN, Robert Ménard, l’aurait emporté. Tout comme Beaucaire, Villers-Côtterets, Hayange, Cogolin, Le Luc et Le Pontet et Fréjus. En revanche, outre Avignon passé au PS, le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol (UMP), garderait les clés de la ville (55,3 %), que voulait lui enlever l’extrême droite. Même chose à Forbach, où le bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, échoue à gagner la mairie, qui resterait au PS.

http://www.humanite.fr/politique/la-sanction-du-ps-confirmee-sur-fond-de-desertion-562255


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