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La ville communiste de Briis-sous-Forges (91) se met à l’eau… publique

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« Aujourd’hui est un grand jour ! » se réjouit le maire PCF de Briis-sous-Forges, Bernard Vera

Si l’élu a du mal à cacher sa joie, c’est qu’un véritable chamboulement est sur le point de se concrétiser. Ce mercredi soir, à minuit, le contrat qui liait depuis 50 ans la commune de 3 500 habitants à la Lyonnaise des Eaux, puis à Suez, n’existera plus. Dès lors, ce sera au service communal Eaux de Briis d’assurer la distribution de l’eau potable et l’entretien des réseaux. « Il n’y a jamais eu de problèmes sur la qualité de l’eau ou la distribution avec Suez, évacue le maire. Nous avons simplement voulureprendre la maîtrise publique de l’eau ».

Un projet initié dès 2011.

« L’eau est un bien commun indispensable à la vie, il ne faut pas la considérer comme une marchandise. C’est un bien d’intérêt général », estime le maire qui avait fait de cette question un des engagements majeurs de ce mandat. « La réflexion a été entamée dès 2011-2012, il y a beaucoup de données à prendre en compte car nous devons assurer la continuité de ce service public tant par la qualité de l’eau que par la distribution. »

Un contrat à résilier. Liée depuis cinq décennies à la Lyonnaise des eaux devenue Suez, la commune ne pouvait pas, en théorie, se séparer de l’entreprise avant 2020. « Lorsque nous avons demandé à rompre le contrat en vertu de l’arrêt Olivet du Conseil d’Etat — qui permet aux communes de mettre un terme aux contrats d’une durée supérieure à 20 ans —, Suez nous a réclamés 350 000 €. C’est une somme bien trop importante pour une commune comme la nôtre, cela représente 10 % du budget de fonctionnement. »

Un expert-comptable à la rescousse. Dans l’impasse, la commune met alors un expert-comptable sur le coup. « Il a épluché vingt-cinq ans de facture et s’est rendu compte que nous avions déjà payé la totalité de notre engagement. Nous n’avions donc pas à régler cette somme. Cette étude a été transmise au directeur des finances publiques du département qui a donné son accord. Le contrat a pu être rompu. »

Une facture revue à la baisse.

Pour les usagers, ce passage en régie publique devrait être synonyme d’économies. « Dans les contrats de 30 ans comme nous avions auparavant, il y a un indice qui, chaque année, provoque une hausse du prix de l’eau. Avec notre service public, nous faisons sauter cet indice. Cela signifie que pour la première fois depuis 50 ans, le prix du mètre cube d’eau potable va baisser de 10 à 15 % », assure Bernard Vera.

Un service de proximité.

Désormais maîtresse de sa régie publique de l’eau, Briis-sous-Forges a créé un service de proximité. « Nous avons embauché deux personnes pour répondre aux questions des habitants, émettre les factures et entretenir le réseau. Quant aux orientations des Eaux de Briis, elles seront prises par un conseil d’exploitation composé d’élus de la majorité et de l’opposition et mais aussi de citoyens. »

« Sur le fond, je trouve que c’est une très belle idée qu’une commune assure sa gestion de l’eau. Mais vu les montants des travaux qui sont à prévoir pour les prochaines années, je ne suis pas sûr que les habitants s’y retrouvent sur leur facture. Outre les travaux à prévoir dans les deux ou trois prochaines années, il y aura quatre kilomètres de réseaux à changer dans les dix ou quinze ans à venir. Cela représente un coût de 2 M€ », tempère le conseiller municipal d’opposition Nicolas Schoettl (DVD), membre du conseil d’exploitation des Eaux de Briis.

http://www.leparisien.fr/briis-sous-forges-91640/briis-sous-forges-se-met-a-l-eau-publique-03-02-2016-5511455.php#xtor=AD-1481423551


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