Perspective Com
Le 19 mars a, à La Réunion, une résonance de luttes

Nicolas Maury

Élie Hoarau, secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais, parti membre du COSPAR

Les mesures présentées jusqu’à présent sont loin de répondre aux attentes des 250.000 Réunionnais qui dépendent des minima sociaux. Cette réponse est-elle la clé d’un accord global ?

— Ce qui est surprenant et nécessiterait des explications, c’est que le secrétaire d’État à l’Outre-mer à dit que tout ce qui est signé aux Antilles serait étendu à l’ensemble des DOM.
Un chapitre dans les accords signés en Guadeloupe et en Martinique prévoit des avancées pour les allocataires de minima sociaux. Dans les propositions que M. le Préfet a rendues publiques lundi à la télévision ne figurent pas ces mesures pour les plus pauvres.
C’est surprenant et cela demande une clarification de la part du représentant de l’État et du secrétaire d’État à l’Outre-mer.
Ces avancées sont un point important car nous avons toujours dit que la place des plus démunis doit être privilégiée. C’est une raison de plus d’être présents en masse dans les défilés de Saint-Denis et de Saint-Pierre.

Aujourd’hui, les Réunionnais célèbrent le 63ème anniversaire de l’abolition du statut colonial. Aujourd’hui également, ils se rassemblent massivement autour des 62 revendications du COSPAR et manifestent à Saint-Denis et à Saint-Pierre. Que symbolise ce 19 mars ?

— Depuis 1946, le 19 mars a, à La Réunion, une résonance de luttes, de combats pour l’égalité. Il symbolise la grande aspiration du peuple réunionnais à arriver à l’égalité sociale. Cette lutte a été le moteur de 50 ans de combats. Le 19 mars est une date symbolique, et en 2009, alors qu’il y a un grand mot d’ordre de mobilisation et de lutte, l’ampleur du symbole est encore plus grande.
Ce 19 mars 2009 reste dans la continuité de ce combat ouvert par nos prédécesseurs en 1946.
Ceci étant, le 19 mars a une grande symbolique dans le combat pour l’égalité, c’est une cause universelle qui dépasse La Réunion et concerne le monde. Nous devons avoir à l’esprit que dans cette bataille, les Réunionnais ont toujours répondu présents. Le 19 mars, c’est aussi le symbole d’une victoire pour la liberté.

Quelles sont les perspectives qui s’ouvrent pour le mouvement à La Réunion ?

— Cette bataille symbolisée par le COSPAR est une réponse à des besoins immédiats. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’au-delà de cette bataille nécessaire, eu égard au contexte international, il est essentiel de donner une perspective à La Réunion.
C’est un autre combat qui met en mouvement les mêmes acteurs que ceux qui sont aujourd’hui dans l’action et leurs interlocuteurs.
Ce combat pour l’avenir va s’enclencher tout de suite après : ce sont les États généraux du développement que propose le gouvernement.
La réponse donnée aujourd’hui aux revendications du COSPAR sera un signe pour ce qui va se produire ensuite. Il faut en effet que les acteurs soient entendus, respectés, pris en considération. C’est un préalable pour le succès des batailles à venir dont le calendrier est déjà fixé par le gouvernement.


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