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Le Front de gauche « confiant » pour former un groupe à l’Assemblée

Perspective communiste

André Chassaigne est arrivé avec le sourire, mardi 19 juin, devant la presse. Le député PCF du Puy-de-Dôme a en effet assuré être "confiant" dans la capacité du Front de gauche à former un groupe de quinze députés à l'Assemblée nationale

Ce qui n'était pas gagné après le second tour des législatives, où la formation n'a obtenu que dix élus (9 PCF et apparentés et 1 Parti de gauche). Si ces derniers siégeaient en non-inscrits, ils risqueraient de se trouver marginalisés. Sans groupe, ils auraient en effet une existence plus limitée à l'Assemblée nationale : pas de places dans les commissions, un temps de parole réduit... Bref, une faible marge de manœuvre.

M. Chassaigne, qui devrait être le président de ce futur groupe - il est d'ailleurs le seul candidat - pense pouvoir convaincre cinq députés "progressistes" d'outre-mer de former un groupe technique avec eux. "Ils viendraient avec leur autonomie, leurs problématiques sans qu'il y ait forcément une parole commune sur tous les textes", a-t-il précisé. Durant la mandature précédente, le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) accueillait déjà deux élus d'outre-mer, qui ont été réélus : Huguette Bello, une dissidente du Parti communiste révolutionnaire (PCR) à la Réunion et Alfred Marie-Jeanne, député indépendantiste de Martinique. M. Chassaigne, qui est en discussion avec eux, a également approché trois autres députés ultra-marins : deux autres Martiniquais et un Guadeloupéen. En échange, ces députés se voient proposés d'avoir accès à du temps de parole et de pouvoir relayer les revendications de leurs territoires.


Cette solution permettrait d'éviter au Front de gauche de devoir demander un abaissement du seuil à 10 députés. Une solution qui avait été réclamée dès le lendemain du premier tour par Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, devant la délicate situation qui s'annonçait. "Nous voulons faire le choix d'être opérationnels dès le début de la mandature", a insisté M. Chassaigne. En effet, l'abaissement du seuil, s'il était consenti par le PS, ne pourrait entrer en vigueur avant un certain temps, et ne permettrait pas au Front de gauche de faire entendre sa voix lors du vote sur les premiers textes législatifs.

Le député du Puy-de-Dôme a enfin précisé quel serait le positionnement politique des députés Front de gauche. Un exercice pas évident depuis que la direction du PCF a indiqué qu'elle ne souhaitait pas envoyer de ministres au gouvernement. "On se considère dans le cadre d'une majorité de gauche", a-t-il indiqué, et "les députés du Front de gauche ne vont pas passer leur temps à dégoupiller des grenades pour les jeter dans les jambes des ministres". Pour autant, sans être dans "une opposition stérile", leur rôle sera de "mettre le doigt sur les insuffisances des textes pour les faire évoluer", dit le député. "Une gauche qui ne renonce pas et une gauche qui ne divise pas", a-t-il ajouté. Il a cependant précisé que leurs députés ne s'empêcheront pas de voter contre les textes qui ne leur conviendraient pas. Budget compris.

Durant la campagne des législatives, Jean-Luc Mélenchon avait affirmé qu'il ne voterait jamais une motion de censure contre le gouvernement s'il était élu. Interrogé sur cette question, M. Chassaigne est allé dans le même sens. Enfin presque. "Je vois mal des députés Front de gauche voter une motion de censure ou alors on sera allé très loin dans les renoncements et les abandons", a-t-il répondu. Le PS est prévenu : même à dix, les députés Front de gauche ne comptent pas rester sagement assis sur leurs bancs.


Commentaires (1)
1. luccapievic le 20/06/2012 23:08
On va perdre le sourire à combien ?
On va dire Député front de gauche ??
Va t-il y en avoir au moins un pour se rebeller contre l'abandon au parlement du mot communiste ?
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