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Le Guatemala se soulève contre la corruption

Perspective communiste

Le néolibéralisme est de nouveau mis à mal.

Le Guatemala, l'un des pays les plus pauvre d'Amérique Latine, se soulève contre son gouvernement conservateur et rejette le budget promu par les néolibéraux.

Article et traduction Nico Maury

Samedi 21 novembre, des milliers de Guatémaltèques ont mis le feu au Parlement pour protester contre le nouveau budget national. Des flammes gigantesques ont ravagé l'intérieur du bâtiment, dont la façade était constellée de tags antigouvernementaux : "Voleurs", "A bas le pacte de corruption".

Le Parlement est incendié à la suite de la répression d'une manifestation par la police, tandis que le vice-président, Guillermo Castillo Reyes, appelle Alejandro Giammattei à démissionner pour "le bien du pays".

Des protestations massives ont éclaté au Guatemala à la suite de l'adoption par le parlement d'un budget controversé pour 2021, mais aussi parce que l'État n'est pas venu en aide aux victimes des ouragans.

Cette crise intervient alors que le gouvernement faisait également face à des critiques pour sa gestion de la pandémie de Covid-19, les hôpitaux s'étant rapidement retrouvés saturés et le ministère de la Santé étant accusé d'avoir caché des informations sur la pandémie.

Contre la corruption et le néolibéralisme

La cause du mécontentement généralisé est due à l'approbation opaque par le Congrès du budget 2021. Il a été adopté en fin de soirée, sans possibilité de débattre, sans que la population puisse avoir accès aux discussions.

Ce budget doit renforcer l'endettement public du pays (passant de 25% à 33% du PIB) et présente un fort risque de corruption. Le budget prévoit des dépenses supplémentaires pour développer des programmes d'aide à la population. Mais ces programmes sont utilisés de façon clientéliste, et opaque.

Les fonds votés seront versés à des infrastructures gérées par des entreprises privés et négligent les grandes priorités : la pauvreté, la santé et l’école. Sur près de 17 millions d’habitants du Guatemala, 60% vivent dans la pauvreté et la malnutrition infantile touche près de la moitié des enfants de moins de 5 ans. Les hôpitaux sont laissés pour compte ainsi que le système scolaire, que de nombreux élèves ont abandonné à la suite du confinement.

Le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a annoncé ce dimanche que le gouvernement avait décidé d'activer la Charte démocratique de l'Organisation des États américains (OEA) face aux manifestations massives qui appellent à sa démission. Le texte explique qu'une communication a été établie avec le secrétaire de l'Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro.

Alejandro Giammattei est un conservateur connu pour ses positions en faveur de la peine de mort, il est contre le mariage homosexuel et la légalisation de l'avortement. En 2019, il qualifie le gouvernement vénézuélien de "dictature".


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