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Le Havre : Les communistes Lecoq-Nail à la reconquête de la circonscription perdue pour 83 voix en 2012

Perspective communiste

En 2012, la 8ème circonscription de Seine Maritime (Le Havre, Gonfreville-l'Orcher ...) avait été charcutée pour fusionner deux circonscriptions communistes en une. Le député (de facto) sortant Jean-Paul Lecoq avait été battu de 83 voix par l'actuelle députée PS. En 2017, cette circonscription peut être reprise, reste à voir quelle sera l'attitude de la France Insoumise qui peut, par division, favoriser la réélection de la députée PS ou l'élection d'un député LR voir FN

Peut-être s’attendent-ils à un combat rude jusqu’en juin. Ou travaillent-ils le foncier pour la prochaine mandature. C’est au Art’sport café, complexe sports, loisirs et événementiels du quartier de l’Eure, que le binôme communiste Jean-Paul Lecoq-Nathalie Nail a officialisé hier matin sa candidature dans la 8e circonscription en vue des élections législatives des 11 et 18 juin. Devant un parterre de convaincus et entourés de soutiens parmi les 500 affichés sur les tracts actuellement distribués. Car c’est bel et bien l’image d’un porte-voix de l’agglomération havraise à l’Assemblée nationale et d’un rassembleur « au-delà des forces traditionnelles » que veut transmettre celui qui rumine toujours sa défaite pour 83 voix en 2012 face à Catherine Troallic (PS).

Un candidat « libre »

« Avec des objectifs nationaux comme écarter de la candidature des marchés publics les entreprises convaincues de tricherie à la déclaration fiscale ou encore renforcer le pouvoir d’intervention des salariés. Cette dernière mesure nous aurait évité l’échec de la plateforme multimodale, l’incohérence économique, environnementale et sociale d’importer du clincker chez Lafarge pour mieux supprimer des emplois. Mais je suis surtout candidat pour aller défendre des projets de loi partant d’ici. »

C’est bel et bien en candidat « libre » que Jean-Paul Lecoq veut se présenter. Libre de consignes politiques. « Cela a toujours été le cas, ce qui m’a valu quelques échanges avec ma famille communiste au sujet du nucléaire. » Une même liberté qu’il met en avant pour justifier l’absence d’accord avec la France Insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon (pressenti prochainement en meeting au Havre) dont la candidature du binôme François Panchout- Johanna Castillo sur la 8e demeure à officialiser. « Je soutiendrai, sans faute, Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle. Pour ce suffrage, il incarne. Pour autant, vous aurez noté que Nathalie Nail ne se présentait pas sur cette circonscription la fois précédente. Nous voulons mettre de notre côté toutes les chances d’avoir à l’assemblée un député très à gauche pour représenter Le Havre et son agglomération (...) Devant mon ordinateur, j’ai hésité à entrer dans la France Insoumise, à en signer la charte. Mais je veux aussi avoir cette liberté de pouvoir voter contre une proposition de loi de Jean-Luc Mélenchon si elle ne va pas dans les sens des intérêts du Havre. Nous ne sommes pas dans les notions de deal, d’affairisme politique. Il n’y a pas de friture sur la ligne avec Mélenchon mais il y a une accroche particulière au Havre pour les communistes. »

L’idée communiste d’Hamon, Macron le félon

Jean-Paul Lecoq plus insoumis que les Insoumis ? Cette candidature d’un binôme mélenchoniste pourrait néanmoins semer le trouble au sein d’une partie de l’électorat de gauche d’un fief communiste tenu tour à tour par René Cance, André Duroméa (anciens maires du Havre) puis Daniel Paul.

D’autant que la multiplication des candidatures se confirme. Face à elle, la députée socialiste sortante, Catherine Troallic, trouvera également Sébastien Tasserie pour Les Républicains. Celui d’En Marche, le mouvement soutenant Emmanuel Macron, devant être annoncé courant mars. Celui du Front national n’étant pas connu.

Pour tous, Jean-Paul Lecoq a fourbi ses arguments. « Macron, je l’associe au félon, lui l’ancien conseiller de François Hollande. Il a créé les conditions pour le détruire de l’intérieur. Fillon, l’affaire Pénélope ne doit pas faire oublier son dangereux programme, notamment pour les services publics. Hamon ? Son revenu universel est une idée communiste. Il nous confirme que nous devons être fiers de nos idées, porter ce dynamisme avec courage. »

Christophe FREBOU
Paris Normandie


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