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Le PC heureux à Montreuil

Nicolas Maury

Comme aux grands jours, le député et ex-maire (app. PC), Jean-Pierre Brard, entre dans la salle des fêtes surchauffée de l’hôtel de ville : « C’est plié et c’est gagné net », annonce-t-il en détachant chaque syllabe

Il est 21 h 45 et le candidat communiste Belaïde Bedreddine, vrai challenger sur ce canton de Montreuil-Ouest, vient de créer la surprise en devançant d’un peu moins de 200 voix l’adjointe écologiste Catherine Pilon, pourtant arrivée en tête au premier tour.

« Je suis heureux pour Montreuil. C’est un moment d’émotion pour moi. » A 40 ans, celui qui se présentait pour la première fois à une élection sur son nom, ramène dans le giron communiste un canton que le PC avait perdu en 2004 après la victoire de Manuel Martinez, le sortant (app. PS), sorti dès le premier tour.

Une vraie déconvenue pour les écologistes locaux, Dominique Voynet en tête, qui voulaient en faire une porte d’entrée d’Europe Ecologie- les Verts au conseil général.

Les écologistes arborent la tête des mauvais jours

A 22 h 30, c’est par des hourras et des youyous qu’est accueillie la proclamation officielle des résultats par la maire. Les supporteurs se pressent pour embrasser le nouveau conseiller général qui, symboliquement, s’est assis au premier rang avec ses nouveaux collègues, le conseiller général de Montreuil-Est, Jean-Charles Nègre, et celle de Bagnolet, Josiane Bernard.

Le secrétaire national du PC, Pierre Laurent, vient même en personne féliciter son poulain : « On l’a fait », s’exclame-t-il, hilare. Pour le vainqueur, qui avait refusé de se désister dans l’entre-deux-tours, c’est le rassemblement des forces de gauche (Front de gauche, Fase et socialistes locaux) qui a payé : « La division sur laquelle M. Bartolone a misé pour affaiblir le PC et renforcer sa majorité est un échec. »

Dans les rangs écologistes, élus et militants arborent la tête des mauvais jours. Beaucoup pestent contre la campagne « agressive et mensongère » du candidat communiste, qui s’en est prix au tandem Pilon-Voynet sur ses tracts. « Je suis déçue mais fière de nous, car nous avons fait une campagne propre, confie Catherine Pilon. Ça marchera un jour. » A son côté, Dominique Voynet évoque la faible participation et « des reports de voix exécrables de l’électorat socialiste » mais ne veut pas y voir un avertissement pour sa majorité. « Il y a une poussée de l’électorat radical comme à Aubervilliers ou Saint-Denis, mais c’est indépendant du contexte municipal », assure-t-elle.
Jean-Pierre Brard pense exactement l’inverse. « Montreuil-Ouest, c’est le canton le plus difficile pour nous mais nous avons eu une alliée formidable : c’est Dominique Voynet. »


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