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Le PCF apporte tout son soutien à Philippe Lioret et souhaite un plein succès à « Welcome »

Nicolas Maury

Communiqué du Parti Communiste Français et réaction d'Eliane Assassi Sénatrice PCF de Seine Saint Denis

Aujourd’hui, en 2009, si l’on vient en aide à une personne en situation irrégulière sur le territoire nationale, on est coupable aux yeux de la loi et passible de 5 ans d’emprisonnement (article L622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers).

Philippe Lioret est la cible d’une basse polémique pour avoir rafraîchi la mémoire de l’opinion publique sur cet aspect pour le moins détestable de la loi française.

Il lui est reproché d’avoir fait le parallèle entre le régime de Vichy et les persécutions des hommes et des femmes qui aident les sans-papiers dans la région de Calais. En lançant cette polémique, Eric Besson dépasse les bornes. Non content d’avoir annoncé sa volonté de rendre la zone de Calais « étanche », le Ministre de l’intégration et de l’identité nationale veut désormais la rendre invisible.

Toute la force du film de Philippe Lioret, est justement de pointer l’oeil de la caméra sur une situation réelle, inhumaine et indigne des valeurs de la République française. L’article L622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers est utilisé contre des bénévoles qui viennent en aide à des hommes et des femmes traqués qui survivent dans une précarité insupportable. Cet article est une honte, et l’attitude de Philippe Lioret est tout à son honneur.

Quand l’innommable est gravé dans le marbre de la loi, le combat contre cette disposition inhumaine est juste. L’attitude d’Eric Besson est un aveu de faiblesse. Le PCF apporte donc tout son soutien à Philippe Lioret, et espère que son film « Welcome » aura tout le succès qu’il mérite.


« Welcome » / Polémique Besson : Réaction d’Eliane Assassi (Sénatrice PCF)


A peine sorti, le film « Welcome » de Philippe LIORET consacré à la situation inhumaine des migrants à Calais a déjà fait couler beaucoup d’encre.

Ce film met ainsi en lumière la réalité quotidienne des clandestins dont la situation s’est aggravée depuis que Nicolas SARKOZY, alors ministre de l’intérieur, a fait fermer Sangatte. Il révèle également la situation des bénévoles qui leur viennent en aide et qui risquent gros en vertu du très contestable article L.622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers en France (CESEDA).

C’est précisément la mise en évidence de cet article prévoyant une peine d’emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros à l’encontre de toute personne qui aura aidé ou hébergé des étrangers en situation irrégulière, qui irrite particulièrement Monsieur Eric BESSON, ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire.

Malgré ses dires, cette disposition - plus communément appelée « délit de solidarité » - très connue des défenseurs des droits de l’homme qui en font les frais, n’est pas réservée aux seuls « passeurs » ; elle entraîne dans les faits des arrestations et des gardes à vue de personnes bénévoles.

Comme à bout d’arguments, le ministre tente à présent de créer une polémique en pointant du doigt les propos du réalisateur évoquant un parallèle entre la situation des migrants de Calais et celle des Juifs en 1943. En réalité, gêné aux entournures, le ministre cherche à jeter le discrédit sur un film qui dénonce les conséquences dramatiques de la politique répressive du gouvernement en matière d’immigration.

Eliane Assassi, Sénatrice PCF de Seine-Saint-Denis. Membre de la Commission des lois

Paris, le 11 mars 2009.


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