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Le PCF déclare la «guerre» au chef de l'Etat

Nicolas Maury

A la Fête de l'Humanité, le secrétaire national du parti, Pierre Laurent, a promis à Nicolas Sarkozy une bataille «citoyenne et pacifique». Et réaffirmé que la gauche «ne lâcherait rien» dans le combat des retraites

Les mots sont forts. Devant plusieurs dizaines de milliers de personnes réunies devant la Grande scène de la Fête de l'Humanité, Pierre Laurent affiche une mine grave. Pour son premier discours de clôture à La Courneuve en tant que numéro un communiste, le secrétaire national du PCF déclare une «guerre citoyenne et pacifique» au chef de l'Etat.

Depuis 2007, «nous subissons avec Nicolas Sarkozy le pouvoir le plus rétrograde, le plus brutal, le plus autoritaire qu'il ait été permis d'imaginer», lance-t-il à la foule, acquise à sa cause. «Ce pouvoir est en guerre contre le monde du travail. Et il faut nous, le monde du travail, lui déclarer la guerre, une guerre citoyenne et pacifique», poursuit-il d'une voix éraillée, entouré de Marie-George Buffet et de nombreux autres élus communistes.

«Révolution sociale, citoyenne et démocratique»

Pour Pierre Laurent, «le pouvoir de Nicolas Sarkozy et du Medef, c'est la guerre aux salaires, au pouvoir d'achat populaire». «Guerre, encore, contre les libertés, la République et ses valeurs, guerre aux Roms, aux pauvres, aux jeunes, aux ‘Français d'origine étrangère'». La solution ? «Une révolution sociale contre le pouvoir des marchés financiers» et «une révolution citoyenne et démocratique contre la monarchie sarkozyste», plaide le numéro un communiste.

Quant au brûlant dossier des retraites, Pierre Laurent assure que la gauche «ne lâchera rien». «Que le gouvernement ne rêve pas d'une pause sociale (...) Ce qui a été fait peut être défait, nous y sommes déjà parvenus en 2006», rappelle-t-il, faisant référence à l'abandon par le gouvernement Villepin du contrat première embauche. Grâce à «une mobilisation sociale phénoménale», «nous allons vous battre Monsieur Sarkozy», s'enthousiasme-t-il. Le public applaudit longuement. «Le peuple est en train de reprendre la main», poursuit-il, tout en montrant une carte postale à envoyer à l'Elysée : «Assez Sarkozy, nous ne lâcherons pas !».

«L'après-Sarkozy commence à se jouer»

«Dans cette bataille, c'est aussi l'après-Sarkozy qui commence à se jouer.» Et l'ancien directeur de la rédaction de L'Humanité d'appeler la gauche à des «engagements clairs et sans ambiguïtés dans tous les domaines», demandant aux gens de gauche de «se mêler» du débat au sein du Front de gauche pour «construire un pacte d'union populaire» pour 2012. Avant le grand concert de clôture de Jacques Dutronc, Laurent conclut avec les mots de Jean Ferrat, décédé cette année : «Il est temps que le malheur succombe». Le public chante alors la Marseillaise. Puis, comme le veut la tradition, entonne l'Internationale.


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