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Le PCF dénonce les 'mauvais joueurs' du PS

Nicolas Maury

Le Parti socialiste a provoqué la colère du PCF en maintenant ses candidats aux élections municipales dans quatre villes où les communistes sont arrivés en tête des primaires dans leur fief historique de Seine-Saint-Denis

Le PCF dénonce les 'mauvais joueurs' du PS
La secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet a qualifié mardi soir de "mauvais joueurs" les candidats PS qui se sont maintenus dans quatre municipalités de Seine-Saint-Denis contre des maires communistes sortants, pourtant arrivés en tête au premier tour des municipales. Les accords entre le PS et le PCF pour le second tour "ont bien marché" dans "90% des cas et plus" mais "il y a des exceptions, il y a des mauvais élèves", a affirmé la numéro un communiste.

Dans quatre villes communistes - Bagnolet, Saint-Denis, Aubervilliers et La Courneuve - où des primaires à gauche avaient eu lieu au premier tour, les candidats socialistes arrivés deuxièmes ont maintenu leur candidature. "J'appelle les habitants de ces villes à se rassembler derrière ceux qui ont voulu le rassemblement, derrière les équipes sortantes et le maire sortant" communiste, a lancé Marie-George Buffet.

Pour ajouter à l'ire communiste, la sénatrice verte Dominique Voynet - mais là ce n'est pas une surprise - espère faire chuter le maire PCF sortant Jean-Claude Brard à Montreuil, bien qu'elle soit arrivée en deuxième position.

Dès dimanche soir, le PCF avait dû encaisser en dépit de ses bons résultats sur le plan national la perte quasi certaine de la présidence du Conseil général du même département qu'il détient depuis 1965 et que convoite le socialiste Claude Bartolone. En dépit de sa bonne résistance des primaires aux cantonales de Seine-Saint-Denis, sa défaite dans deux cantons devrait suffire à lui faire perdre la majorité au profit du PS.

Pour la direction communiste, l'attitude des socialistes aux second tour dans les villes de Bagnolet, Aubervilliers, La Courneuve et Saint-Denis reste incompréhensible. Dans les trois autres villes du département où des primaires ont eu lieu, la règle du "désistement républicain" a été respectée en faveur du PCF. "On avait un accord. Ils nous avaient dit au second tour 'tout le monde se rassemble'. Or, là, ils se maintiennent comme s'ils n'avaient pas perdu les primaires. Ce n'est pas très sérieux", a déclaré un porte-parole du PCF. "Pour moi, ils agissent par pêché d'orgueil."

Mardi soir, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, a dénoncé le comportement de "mauvais joueurs". Le PCF espère conserver les quatre villes concernées malgré la fronde socialiste.

La tension est également vive à Montreuil, où l'appel à la fusion des listes de gauche lancé dimanche soir par Jean-Pierre Brard (39,4%) a été sifflé par des partisans de Dominique Voynet (32,5%), soutenue par des dissidents socialistes. Malgré l'écart de sept points en faveur du maire communiste sortant, le duel s'annonce serré. L'enjeu est de savoir où iront les voix de droite, du centre mais aussi des 45,5% d'abstentionnistes. Les têtes de liste du MoDem et de l'UMP ne donneront pas de consignes de vote et les communistes reprochent à Dominique Voynet de vouloir se faire élire avec des voix de droite. Réélu sans interruption depuis 1983, Jean-Pierre Brard estime que "c'est la tradition républicaine de se rassembler derrière le candidat favori."


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