Perspective Com
Le PCdoB et les tâches de la reconstruction du Brésil

Perspective communiste

Le Comité central du Parti Communiste du Brésil (PCdoB) s'est réuni les 3 et 4 décembre, pour analyser les résultats électoraux du parti, fixer le cadre de son implantation dans les masses et analyser son rôle dans la reconstruction du pays.

Article et traduction Nico Maury

Il est important de noter que le sentiment anticommuniste est très fort au Brésil et que le rejet du socialisme (même social-démocrate) structure le clivage politique droite/gauche. Ce clivage est tellement important que Lula n'a pas fait une campagne de gauche, dans laquelle le socialisme deviendrait la politique de l'état, il a fait une campagne autour de la démocratie après les dégâts du bolsonarisme.

Sur les résultats électoraux

Le PCdoB était en alliance avec le Parti des travailleurs (PT) et Les Verts dans la Federação Brasil da Esperança. Cette alliance a reçu 13,93% des voix et 80 sièges à la Chambre des représentants. Le PT remporte 68 sièges (+12), le PCdoB remporte 6 sièges (-3), Les verts remportent 6 sièges (+2).

Le PCdoB a réélu 5 députés et élu un nouveau député, Daiana dos Santos, à Rio Grande do Sul. Il occupe les premiers suppléants dans les États de São Paulo, Rio de Janeiro, Espírito Santo et Ceará, et il existe de réelles possibilités qu'une partie de ces suppléants assument leurs mandats dès les premiers jours du gouvernement de Lula, comme c'est le cas d'Orlando Silva et Inácio Arruda. Il y a aussi une action pour gagner le mandat de Marcivânia, à Amapá. Ces mouvements pourraient conduire le PCdoB à disposer d'un groupe de 8 à 10 députés. À noter que le PCdoB échoue de peu à gagner deux sièges supplémentaires.

Pour la présidente du PCdoB, Luciana Santos, le Parti communiste doit analyser les résultats électoraux plus profondément dans le cadre de la montée des forces fascistes d'extrême droite. Ces forces font des communistes les cibles premières de leur propagande. Ainsi, "les facteurs qui conduisent à ce résultat sont complexes et profonds. Il ne faut pas les voir superficiellement, ni penser avoir des réponses toutes faites à ces questions. Il y a des enjeux liés aux luttes sociales et à la force des organisations sociales et syndicales qui leur sont propres et qui ont un impact. Les syndicats ont perdu des ressources financières, les entreprises publiques ont réduit leur taille, il y a des difficultés à renouveler le leadership".

Analyser l'évolution du pays et relever les défis de la reconstruction du mouvement social

Le Comité central souligné la nécessité de tenir un large débat pour approfondir la réflexion sur les profondes mutations du monde du travail, de la classe ouvrière, les impacts de la crise du capitalisme sur les luttes sociales, les nouvelles formes d'organisation. Le PCdoB doit relever de nombreux défis pour étendre sa présence dans le mouvement social et institutionnel.

Le PCdoB a, depuis le début des travaux du gouvernement de transition, mis ses dirigeants et son personnel politique à disposition pour contribuer à cette étape importante de préparation du nouveau gouvernement qui entrera en fonction le 1er janvier.

Les équipes du gouvernement de transition ont été nommées. La présence du PCdoB est importante. Sur les 300 personnes qui composent les groupes de transition, le PCdoB dispose d'une trentaine de camarades engagés.

Le PCdoB souligne l'importance de gouverner sur un large front et souligne l'importance que représente son apport dans les orientations stratégiques du pays.

La CTB a le vent en poupe

La CTB (Central dos Trabalhadores e Trabalhadores do Brasil) s'apprête à fêter ses 15 ans. Le syndicat proche du PCdoB est devenu la principale référence du syndicalisme de classe dans le pays.

Les progrès réalisés depuis lors sont indéniables. En pleine ascension, la CTB rassemble 1385 syndicats affiliés. Les États qui comptent le plus de syndicats affiliés sont Bahia (318), Minas Gerais (201) et Rio Grande do Sul (156).

Le nombre de syndiqués est de 1,62 million, soit une augmentation de 4 % par rapport à 2021. 55 % de ces syndiqués sont des travailleurs ruraux.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :