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Le PS veut conquérir le Conseil général PCF

Nicolas Maury

Le Parti socialiste a bon espoir aux cantonales de mars de ravir au PCF la présidence du Conseil général en Seine-Saint-Denis, dernier département «rouge» avec le Val-de-Marne, au prix d'un exercice de démarquage délicat

Le PS veut conquérir le Conseil général PCF
Le renouvellement de la moitié des 40 sièges du conseil en 2008 est à haut risque pour les communistes, à égalité de sièges avec le PS depuis 2004.

Aux rênes du département depuis sa création il y a quarante ans, le PCF voit 11 de ses 15 sièges remis en jeu (10 PCF et 1 Mars-Gauche Républicaine), contre 5 seulement pour le groupe PS-Verts, et 4 à droite. «Le PS considère que le temps est venu pour lui de prendre la direction du département. Il a une chance sérieuse de réussir», admet un élu communiste, sous couvert d'anonymat.

En 2004, le groupe PS-Verts avait déjà grignoté des sièges au PCF. A égalité parfaite de 15 sièges, il avait pourtant alors laissé au PCF la présidence, tout en négociant des vice-présidences importantes.

Après accord avec les Verts, le MRC et le PRG, le PS présente des candidats dans 15 cantons et soutient ceux de ses partenaires dans les autres. Les communistes partent avec le soutien du mouvement Mars-Gauche républicaine. Cinq cantons PCF (Montreuil Est et Nord, Bagnolet, Noisy-le-Sec, Saint-Denis Sud) et un UMP (Aulnay-sous-Bois) sont dans la ligne de mire des socialistes et de leur chef Claude Bartolone.

Avant même l'officialisation de la candidature de l'actuel député de Seine-Saint-Denis, la pré-campagne PS a été jugée «agressive» par le président sortant PCF Hervé Bramy, dont le souhait était de voir la gauche «se rassembler derrière les sortants», «contre la politique de Nicolas Sarkozy». Bartolone est «un homme du sérail, un formidable débatteur», mais «qu'a-t-il produit dans ce département ?», assène le député PCF François Asensi.

Les municipales attisent la tension. Des primaires sont certaines dans plus d'une demi-douzaine de villes et la situation pas encore tranchée dans quelques autres.

Gilbert Roger, vice-président PS du Conseil général, avait reproché aux élus communistes de vouloir «engranger des logements sociaux pour se constituer un stock électoral», et faire fuir une partie de la population aux revenus plus importants, classes moyennes et bobos («bourgeois bohèmes»).

Des propos vertement condamnés par M. Bramy et jugés «immondes» et «scandaleux» par M. Asensi, selon qui «les communistes ne sont pas allergiques à la diversité sociale et pas opposés à l'arrivée de bobos».


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