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Le Parlement chypriote rejette la taxe sur les dépôts

Perspective communiste

Pour la première fois, les députés d'un pays de la zone euro votent contre un plan de "sauvetage" de Bruxelles

Le résultat était annoncé, attendu et a été approuvé par l'intégralité des partis: le Parlement chypriote a rejeté hier soir le plan de sauvetage européen à 36 voix contre et 19 abstentions. Chypre est ainsi le premier pays de la zone euro à refuser le plan de "sauvetage" proposé par l'Union européenne (UE).

Après deux heures et demie de débats sous tension, les députés ont suivi les consignes de vote de leur parti. Le Disi, parti majoritaire, s'est abstenu «mais nos partenaires européens doivent comprendre qu'il ne faut pas nous jeter hors de la zone euro pour autant. Ne nous laissez pas tomber dans le ravin. Que Dieu nous garde!», a lancé Averof Neofytou, du parti majoritaire.

Un appel à l'aide en réponse à Andros Kyprianou, secrétaire général d'Akel, le parti communiste, qui affirmait, quelques minutes plus tôt, que «les Européens voulaient avoir la mainmise sur les ressources de gaz naturelles de Chypre». Et de viser l'Allemagne, «directement responsable de ces décisions, qui accuse Chypre de blanchir l'argent des Russes, alors que les Allemands ont le record de blanchiment».

Principal parti d'opposition l'AKEL (19 sièges), a décidé dimanche qu'il voterait contre tout projet de loi de rigueur après une réunion de son comité central. Le parti a préparé une solution de rechange qu'il présentera au président et aux partis parlementaires. L'ancien ministre du Travail et député AKEL, Sotiroulla Charalambous a dit que le parti voterait contre la proposition sans tenir compte des éventuels changements qui pourraient être apportés. "Notre suggestion est qu'une solution peut être trouvée sans l'aide de la troïka" a t-elle dit.

Le terme «chantage» est sur toutes les lèvres et se retrouve dans les slogans des centaines de manifestants devant le Parlement. Marina, mère au foyer de 44 ans, banderole à la main, refuse de «devenir grecque» en référence aux trois ans de rigueur imposée aux Grecs sous tutelle budgétaire de l'UE et du FMI.

Pierre Moscovici a aussi souligné que la zone euro ne pouvait pas prêter plus à Chypre, au risque de rendre le fardeau de la dette insupportable pour l'économie de l'île. Le ministre a redit qu'il était favorable à ce que la taxe sur les dépôts bancaires ne s'applique qu'au-delà d'un seuil de 100 000 euros.

Le Parlement chypriote rejette la taxe sur les dépôts


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