Perspective Com
Le Parti Communiste Guadeloupéen pour un Front Patriotique

Nicolas Maury

Le secrétaire général du Parti communiste guadeloupéen (PCG) réitère un appel au rassemblement, au sein d'un front patriotique : le LPK, «Liyannaj pou konstwi Gwadloup»

Selon Félix Flémin, cette entité, par définition, ne peut être un parti politique et il n'y a pas lieu de faire un amalgame entre cette démarche et les activités du LKP, «Liyannaj kont pwofitasyon», dont le PCG fait parti, aux côtés de 48 autres organisations plurielles.

Il est tout de même question de continuité : le LKP a dénoncé des situations considérées comme abusives, sur le plan social ; le LPK sera force de proposition sur le terrain politique.

En contribuant à l'émergence d'un projet du peuple guadeloupéen, le PCG entend pleinement jouer son rôle de parti politique.


Vous tenez à ce que la confusion ne soit pas faite : le LPK sera un front patriotique et non un parti politique
Félix Flémin : «Non, au contraire, il est question de mise en commun, de rassemblement de toutes les forces politiques qui sont en lutte aujourd'hui contre le système colonial, de toutes les organisations qui se réclament de la création d'une nouvelle société, débarrassée du système capitaliste (...). Il s'agit d'offrir au peuple guadeloupéen une perspective politique à la lutte qu'il a menée depuis un an, dans le but de changer le système économique et social responsable de la pwofitasyon, des injustices, du mal-être et du mal-vivre des guadeloupéens (...)».

La cible de votre appel au rassemblement est précise

Félix Flémin : «Cet appel s'adresse d'abord aux organisations anticolonialistes de la Guadeloupe, aux organisations anticapitalistes, mais aussi progressistes, aux hommes et aux femmes, aux citoyens guadeloupéens, car ce front (...) ne doit pas se circonscrire à des états majors de partis politiques, qui tenteraient seuls de refaire la Guadeloupe.».

De quelle manière s'illustrera le LPK ?
Félix Flémin : «Le LPK, front politique, vise à devenir un interlocuteur du pouvoir colonial. Face à l'Etat français, il faut cette mobilisation massive du peuple guadeloupéen, qui fixe très clairement ses objectifs et sa stratégie, dans une démarche politique. Ceci est la responsabilité politique de l'ensemble des organisations politiques ; le Parti communiste s'y soumet, en appelant au rassemblement».

Pour oeuvrer sur le terrain politique, ne faut-il pas se présenter aux élections ?

Félix Flémin : «Les élections sont un moment de la bataille politique. Le PCG, pour sa part, s'est toujours inscrit dans cette démarche. La stratégie de conquête du pouvoir politique, pour le parti communiste, c'est l'action des masses au grand jour, l'action militante, sur le terrain ; mais c'est aussi l'action de la bataille électorale. Les élections qui arrivent sont une opportunité, un moment important à saisir, parce qu'il faut aujourd'hui, plus que jamais, changer l'équipe qui dirige la Guadeloupe.».

Présenterez-vous une liste aux prochaines élections régionales ?
Félix Flémin : « L'idéal eu été, si le front patriotique existait déjà, qu'il puisse proposer un projet... on n'en est pas là aujourd'hui. La démarche du front, pour l'émancipation du peuple guadeloupéen, s'inscrit dans le temps».

La Parti communiste guadeloupéen est dans une démarche d'autodétermination, qui s'appuie sur un fondement : l'existence d'un peuple guadeloupéen. Le droit à l'autodétermination, selon Félix Flémin, c'est le droit de décider soi-même, dans son pays, du cadre politique et du modèle de société auquel ce peuple aspire.



Commentaires (0)
Nouveau commentaire :