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Le Parti Communiste d'Inde (CPI) entame son 23ème congrès par une profonde autocritique

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A Kollam (Kerala) s'est ouvert le 23ème congrès du Parti Communiste d'Inde (CPI). Pendant 5 jours, les délégué.e.s représentant.e.s les 629.101 adhérent.e.s du parti vont travailler sur la ligne à partir d'un document adopté par le Conseil National. Ce premier jour de congrès a donné lieu à une profonde autocritique du bilan du CPI - article et traduction Nico Maury

Le Secrétaire général du CPI, Sudhakar Reddy, a hissé le drapeau du Parti communiste mercredi, ouvrant ainsi les travaux du 23ème congrès. Le drapeau rouge a été apporté de Pondichéry (lieu du 22ème congrès) dans une longue marche de red volunteers.

L'ouverture du congrès, s'est fait en présence de Sitaram Yechury (CPI-M), Debabratha Biswas (AIFB), Kshiti Goswami (RSP), Provash Ghosh (SUCI) et Deepankar Bhattacharya (CPI-ML).

Le congrès du CPI discutera de la formation d'une large alliance contre les forces communales (hindouistes) pour combattre les organisations nationalistes que sont le BJP et le Sangh Parivar.

Le projet de résolution mentionne la nécessité de former une large plate-forme de partis de gauche démocratique-laïques pour freiner la progression des forces fascistes dans le pays. Cependant, le projet évite le nom de l'Indian Congress (INC) excluant la possibilité d'une alliance directe avec le parti. Cependant, comme pour le congrès du CPI(M), le CN du CPI demandera aux délégué.e.s de se prononcer sur la création d'une alliance directe le Congress, notamment dans les Etats où le parti est faible.

Le Parti Communiste d'Inde (CPI) entame son 23ème congrès par une profonde autocritique
Le 23ème congrès du CPI a commencé par le rapport orga prévoit une analyse autocritique des faiblesses organisationnelles du partiet met en avant deux défaillances :

1- Le "factionnalisme" affaiblit le Parti communiste

Le rapport explique que "sous couvert de différence politique", le factionnalisme "se répand intensément et profondément comme le cancer au sein du parti". Cette situation crée un affaiblissement structurel qui "peut être attribué à l'égoïsme, aux ambitions politiques, aux actions basées sur des caprices et des fantaisies et à des conflits entre dirigeant.e.s".

Le factionnalisme est habilement déguisé en "bataille d'idées" et que pour dépasser les divisions, il faut "renforcer les structures démocratiques internes". Il faut dépasser l'individualisme et l'impunité de certains cadres. Le rapport note que les militant.e.s ont peur de dénoncer les dérives de ces derniers.

"Les membres du parti oublient leur responsabilité sociale. Il y a même une tendance à accepter la situation. D'importantes défaillances existent dans la gestion politiques par les cadres."

2- Les méthodes de militantisme doivent changer

Le CPI constate qu'il est aujourd'hui incapable d'établir les stratégies nécessaires pour gagner des élections. Le CPI estime que "les élections font parti du processus démocratique. Qu'il n'y a pas d'efforts pour développer des stratégies spécifiques ou se préparer à l'avance. Que les campagnes se limitent à des meetings et des petits rassemblements au coin des rues. Dans les circonscriptions comptant 20 à 30.000 électeurs, les militant.e.s distribuent 2000 à 3000 tracts et espèrent que les gens voteront pour nous. Cet état d'esprit doit être changé" explicite le rapport à l'organisation.

Le CPI estime qu'il n'était pas en mesure d'organiser les colères et les protestations qui s'expriment dans le pays. Les mobilisations sont pourtant bien là : Dalits, environnement, néolibéralisme, questions agricoles ... Et le CPI n'a pas été en mesure de les utiliser efficacement.

La faiblesse organisationnelle du parti en est la raison. Les sections Dalits, qui forment la base du parti, s'éloignent du parti pour rejoindre des partis de castes.


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