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Le Parti Communiste riposte aux menaces du PS

Nicolas Maury

Les municipales et les cantonales en Seine Saint Denis de mars 2008 opposeront le PCF et le PS dans un combat a couteaux tirés pour la président de ce département communiste: «Les communistes sont écœurés. Cela fait trente ans qu’ils cogèrent le 93 avec les socialistes. Au-delà de leur volonté de les cartonner, ils ne distinguent aucun projet alternatif.»

Hervé Bramy président PCF du CG 93, Claude Bartolone député PS
Hervé Bramy président PCF du CG 93, Claude Bartolone député PS
Dans ce département communiste, les grandes manœuvres pour les municipales et des cantonales sont en tout cas en train de tourner à la guerre de tranchées entre socialistes et communistes. «Le PS veut dessouder le PCF, mais ne veut pas laisser ses empreintes sur le couteau. On ne participera pas à ce travail de spadassin» explique Jean-Vincent Placé, vice-président Vert du conseil régional d’Ile-de-France.

Chez les socialistes, le porte-flingue n’est autre que Claude Bartolone, bras droit de Laurent Fabius. Qui a été sollicité par certains caciques locaux pour piquer aux communistes la présidence du conseil général. La colère gronde.

Sur les 20 sièges à renouveler en mars 2008, 11 sont détenus par le PCF. L’occasion pour le PS de prendre le contrôle d’une institution qui dispose de 6500 agents et d’un budget annuel de 1,7 milliard d’euros. «C’est un vrai défi de faire de ce dernier pays de l’Est un département qui s’appuie sur le développement économique et sur sa jeunesse», ironise un despote socialiste local.

Une provocation pour des communistes, «notre état d’esprit, c’est de rassembler à gauche, pas de se tuer à gauche, dénonce Hervé Brahmi, l’actuel président du conseil général. On n’a pas démérité dans la gestion pluraliste : les transports collectifs gratuits pour les RMistes et les chômeurs, le chèque informatique pour que chaque élève de sixième ait un ordinateur… Une guerre interne serait désastreuse pour la gauche, incompréhensible pour les communistes progressistes et le PS y laisserait des plumes.» Conclusion d’un élu local : «Les communistes sont écœurés. Cela fait trente ans qu’ils cogèrent le 93 avec les socialistes. Au-delà de leur volonté de les cartonner, ils ne distinguent aucun projet alternatif.»

L’affaire a suscité une entrevue «courtoise mais ferme» de Marie-George Buffet et Laurent Fabius la semaine dernière à l’Assemblée nationale. Un Fabius «attentif» et visiblement «emmerdé», rapporte la place du Colonel-Fabien. Un Laurent Fabius qui a dû, le même jour, subir les foudres de Jean-Pierre Brard, le député-maire PCF de Montreuil. La faute là encore au jeu de domino échafaudé par Bartolone pour se trouver un point de chute.

«Bartolone nous a demandé de lui laisser le canton de Pantin. Et en échange, il nous a proposé que le PS soutienne la candidature de Dominique Voynet pour les municipales à Montreuil», explique Placé élu Vert. Refus catégorique de la direction des Verts : «On a cinq cantons sur 400 en Ile-de-France et une bonne candidate à Pantin.» Grosse colère en revanche de Dominique Voynet, sénatrice de Seine-Saint-Denis, qui se verrait bien conquérir Montreuil.

Le tout laissant les socialistes locaux estomaqués : «Echanger un poste à Pantin contre l’illusion de l’emporter en partant derrière Voynet à Montreuil, où le maire coco vient d’être bien réélu aux législatives est un marché de dupes pour les Verts», raconte l’un d’eux. Qui ajoute que le deal ne peut satisfaire les socialistes locaux : «On leur dit vous pesez 25 % des voix à Montreuil mais vous allez soutenir une candidate qui a fait 2 % à la présidentielle .» Comme si cela ne suffisait pas, la situation provoque aussi des réactions au sein de la fédération socialiste du 93, dont le patron Pascal Popelin, pourtant lui aussi fabiusien et candidat à la présidence du conseil général, a démissionné pour «ne pas cautionner» la stratégie déployée par ses camarades.

En attendant, Verts et PCF menacent de boycotter le «comité de liaison» proposé par François Hollande au niveau national. «Si le climat de préparation des municipales ne s’améliore pas, il n’y aura pas de comité de liaison», menace Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. «Le fer il faut le porter contre la droite.»


Commentaires (1)
1. Jacques le 10/10/2007 14:16
http://leblogdejacques.over-blog.com/article-12964194.html

Maxime GREMETZ participe à un débat. Pour plus d'infos suivez le lien ci-dessus

Fraternellemnt
Jacques
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