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Le Parti "Socialiste" trahit encore une fois, il abandonne la retraite à 60 ans

Nicolas Maury

Sarkozy et le patronat peuvent applaudir : Le Parti "Socialiste" français semble désormais prêt à abandonner le dogme de la retraite à 60 ans, ce qui pourrait changer la donne dans le débat sur la réforme du système de retraite

Son premier secrétaire, Martine Aubry, a brisé dimanche un tabou en déclarant au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro qu'elle accepterait que l'âge légal de la retraite soit porté à 61 ou 62 ans, à condition "qu'on traite le problème de la pénibilité et qu'on traite le problème de l'activité des seniors". Or depuis toute les concessions faite par le PS sur les retraites au nom de la pénibilité rien n'a bougé car le MEDEF a toujours bloqué les discussions.

Plusieurs dirigeants socialistes ont confirmé mardi cette prise de position qui rompt avec l'une des réformes emblématiques décidées par François Mitterrand en 1981.

Le président du conseil général de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, proche de Martine Aubry, a repris sa position. "La retraite à 60 ans, c'est un droit mais ce n'est pas pour autant que vous êtes obligés de la prendre à 60 ans", a-t-il déclaré sur Europe 1.


Bruno Le Roux, porte-parole du PS à l'Assemblée, a exprimé mardi devant les journalistes une position similaire. "Je le dis, aucun débat n'est tabou, surtout quand pour beaucoup de Français aujourd'hui l'âge de départ pour avoir une retraite pleine a dépassé 60 ans", a-t-il dit. sur France Inter son collègue Arnaud Montebourg se déclarait "favorable" à un "compromis national sur le dossier majeur" des retraites.

Martine Aubry s'est déclarée prête à participer aux discussions proposées par l'Elysée, qui débuteront le 15 février lors d'un sommet social à l'Elysée, à condition que soit examinée la question des métiers pénibles.

Les Français vont "être obligés de travailler plus longtemps", a estimé mardi le député "socialiste" Manuel Valls à propos de la réforme des retraites.

"Incontestablement, le débat sur ce sujet-là n'a pas encore eu lieu", a-t-il déclaré dans les couloirs de l'Assemblée nationale, affirmant qu'il faut "dire la vérité": "le boom démographique nous oblige à des réformes (...) On va être obligés de travailler plus longtemps, mais évidement il faut y intégrer l'emploi des seniors et la pénibilité du travail".

"Je me réjouis que ce débat s'ouvre. Il faut que le Parti socialiste fasse ses propositions dans ce débat", a ajouté le député de l'Essonne. "Ca ne veut pas dire que nous sommes d'accord avec la droite, (...) que nous sommes d'accord avec le Medef, mais qu'une réforme incontestablement est nécessaire. Le tout maintenant c'est d'y mettre les ingrédients pour que celle-ci soit juste aux yeux des Français".

Mais cette évolution fait grincer des dents à gauche.

Les syndicats se disent en général opposés à faire passer l'âge légal à 61 ou 62 ans, sauf la CFDT qui se déclare prête à un débat sur l'ensemble des paramètres.

Roland Muzeau, le porte-parole des députés communistes et apparentés, a lui aussi mis en garde contre ce qui se dessine.

"A l'unanimité nous dénonçons ce qui est entrain de se construire, à savoir l'existence d'un pseudo consensus entre la majorité présidentielle et le Parti socialiste qui a multiplié les déclarations ces derniers jours", a déclaré le député PCF des Hauts-de-Seine dans les couloirs de l'Assemblée.


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