Le Préfet attaque l'arrêté "anti-expulsion" du Maire PCF de Septèmes-les-Vallons
Nicolas Maury
Ce sont deux visions-de "la justice sociale" qui s’affrontent. Celle de l’État, représenté par le préfet de région, qui fait la chasse aux mauvais payeurs. Et celle du maire communiste de Septèmes-les-Vallons, qui veut faire "respecter un certain humanisme"
André Molino décidait de placer l’État face à ses responsabilités. Le 18 mars dernier, il prenait un arrêté interdisant "toute expulsion locative dans le parc des logements sociaux", situé sur la commune, "dès lors qu’il ne peut être justifié que tous les moyens de prévention et du maire résorption des dettes de logement aient été mis en œuvre au titre de la solidarité nationale, pour garantir le droit au logement".
"L’acte de rébellion" n’a pas tardé à faire tousser dans les bureaux de la préfecture. Hier, le juge administratif était saisi en urgence par le préfet, réclamant "la suspension de cet arrêté" qu’il estime "illégal". Pour le représentant de l’État, le maire n’a, en effet, pas le pouvoir de s’opposer à des mesures d’expulsion ordonnées par une juridiction. "Si rien ne permet au maire de s’opposer à une expulsion, rien de l’interdit non plus", rétorque Me Touitou, le conseil de la commune, en mettant en exergue "le pouvoir de police du maire".
Pour la municipalité, "la position de la préfecture n’est pas tenable". "Je suis étonnée qu’un représentant. de l’État ne respecte. pas la volonté d’un ministère", raille l’avocate. André Molino est venu, en personne, l’expliquer au juge administratif : il a pris cet arrêté en se reposant sur les pouvoirs qu’il détient des dispositions du Code général des collectivités territoriales. "Le fait de jeter des familles à la rue et les priver de toit, est, en soi, un trouble grave à l’ordre public, assure-t-il. Et je me dois d’assurer le bon ordre, la sûreté et la sécurité dans ma commune comme j’ai l’obligation de faire respecter le droit à la dignité de chacun". Or, le logement, comme le développe Mr Touitou, est "un élément qui conditionne l’accès à d’autres droits fondamentaux..."
Après avoir regretté l’absence de la préfecture lors des débats, "alors qu’elle est à l’origine de la procédure", le juge administratif a reconnu "l’intention louable de cet arrêté". En annonçant que sa décision serait rendue d’ici à quelques jours, il prévenait que "ce problème ne pouvait trouver de solution définitive que sur le terrain politique".
Laetitia Sariroglou (La Provence, le 31 août 2009)
Pour la municipalité, "la position de la préfecture n’est pas tenable". "Je suis étonnée qu’un représentant. de l’État ne respecte. pas la volonté d’un ministère", raille l’avocate. André Molino est venu, en personne, l’expliquer au juge administratif : il a pris cet arrêté en se reposant sur les pouvoirs qu’il détient des dispositions du Code général des collectivités territoriales. "Le fait de jeter des familles à la rue et les priver de toit, est, en soi, un trouble grave à l’ordre public, assure-t-il. Et je me dois d’assurer le bon ordre, la sûreté et la sécurité dans ma commune comme j’ai l’obligation de faire respecter le droit à la dignité de chacun". Or, le logement, comme le développe Mr Touitou, est "un élément qui conditionne l’accès à d’autres droits fondamentaux..."
Après avoir regretté l’absence de la préfecture lors des débats, "alors qu’elle est à l’origine de la procédure", le juge administratif a reconnu "l’intention louable de cet arrêté". En annonçant que sa décision serait rendue d’ici à quelques jours, il prévenait que "ce problème ne pouvait trouver de solution définitive que sur le terrain politique".
Laetitia Sariroglou (La Provence, le 31 août 2009)