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Le Sénat rejette à l'unanimité la réforme des retraites

Perspective communiste

Ce rejet n'aura pas de conséquences directes mais le symbole est fort. Le Sénat a rejeté à l'unanimité ce mardi en fin de journée la réforme des retraites, socialistes compris (346 voix contre, 0 pour). Droite et gauche ont voté contre ce projet qui avait été entièrement transformé au cours du débat, mais pour des raisons diamétralement opposées

Le Sénat a rejeté la réforme des retraites mardi soir. Tout le Sénat: les 346 sénateurs ont tous voté contre le texte. Même les élus socialistes. C'est un "camouflet pour le gouvernement", juge le quotidien L'Opinion. Un refrain repris par l'opposition... "Quelle nouvelle image de désordre donnée par ce gouvernement et d'agitation à gauche", a aussitôt commenté Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes. Plus prudent, Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP de la Vienne, compte les points: "Pour: 0 - Contre: 346 !!! Sans commentaire."

Après les voix des écologistes, des radicaux ou des communistes, qui manquent régulièrement lors des votes au Sénat alors que les socialistes n'y ont pas la majorité absolue seuls, le gouvernement ne pourrait-il désormais plus compter sur les troupes PS? Officiellement, c'est pourtant le contraire... et le gouvernement remercie les sénateurs PS pour ce rejet. Oui, il les remercie. "Sans surprise, les sénateurs socialistes ont voté contre un texte dans lequel il ne restait rien: ni justice, ni financement. Merci à eux!", a tweeté la ministre des Affaires socialistes Marisol Touraine, qui portait le projet de loi ainsi rejeté en bloc.

Au Sénat, le gouvernement ne dispose pas de majorité. Pour faire adopter ses textes, il a besoin de toutes les voix de gauche, PS, RDSE (Rassemblement démocratique et social européen), écologistes et CRC (Communiste Républicain et Citoyen).

Le texte doit à présent à nouveau repasser devant l'Assemblée nationale, les 19 ou 20 novembre, après un échec probable en commission mixte paritaire (CMP, sept sénateurs et sept députés).

Face à l’obstination du gouvernement et au rejet de leurs propositions alternatives, les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen, en cohérence avec leur vote en commission des Affaires sociales, se sont opposés au projet de loi portant réforme des retraites tel que remanié par le Sénat.

Le projet de loi déposé par le Gouvernement était inacceptable en raison des mesures injustes qu’il comportait, comme l’allongement de la durée de cotisation, la baisse des pensions d’aujourd’hui et à venir ou le gel des retraites pendant 9 mois. Le texte issu du Sénat est tout autant inadmissible en raison des modifications apportées à l’article premier. L’UMP, les Centristes et des radicaux ont fait adopter un amendement prévoyant qu’en 2017, notre régime de retraite devait être transformé en un régime par points.

Pour Dominique WATRIN – Sénateur du Pas-de-Calais et chargé pour le groupe CRC du dossier retraites : « Cet amendement transpose à nos régimes de retraites le modèle suédois des régimes par points. Dans ces systèmes, les cotisations et le partage des richesses sont gelés. Le seul objectif est l’équilibre des comptes et les pensions de retraites servent de variable d’ajustement. Les Suédois en savent quelque chose : en cinq ans, les retraites ont connu une perte cumulée de 40%.

Et de préciser « Si nous nous sommes opposés à l’allongement de la durée de cotisation en proposant de la remplacer par la taxation des revenus financiers, ce n’est pas pour voter en faveur d’un projet de loi encore plus injuste que celui proposé par le Gouvernement ».

Le groupe CRC continuera à se mobiliser avec toutes celles et tous ceux qui refusent l’idée selon laquelle il faudrait travailler plus longtemps car nous vivons plus longtemps. D’autres choix, d’autres solutions et d’autres alternatives existent. Le texte du Sénat va maintenant poursuivre son chemin parlementaire. En effet, son adoption définitive n’interviendra pas avant le 20 décembre.

Du temps que les parlementaires communistes mettront à profit pour faire grandir les propositions alternatives.


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