Perspective Com
Le Sri Lanka se tourne vers les partis de gauche d'Asie pour l'aider à résoudre la crise

Perspective communiste

Le Sri Lanka est à un carrefour historique. Comment gérer les politiques imposées par le FMI et investir dans les services publics nécessaires ? Comment relancer l'économie du pays en crise et assurer un niveau de vie décent aux sri-lankais, au-delà des divisions ethniques et religieuses ?

Anura Kumara Dissanayaka se tourne vers la Chine et les partis de gauche d'Inde pour trouver un chemin, une voie sri-lankaise vers le socialisme (comme l'écrit la presse étasunienne).

Article et traduction Nico Maury

Lors du grand rassemblement du 1ᵉʳ mai à Colombo au Sri Lanka, le président du pays, Anura Kumara Dissanayaka a fait une intervention politique riche en enseignement et une autocritique face aux difficultés à résoudre la crise socio-économique qui traverse le pays.

"Nous ne sommes pas confrontés à des difficultés liées aux autres partis politiques, car ils se sont effondrés", a déclaré le président Dissanayake devant une foule nombreuse de partisans. "Mais nos principaux défis proviennent d'une crise interne : la désunion entre les membres et l'incapacité à s'adapter aux nouvelles situations".



Il a ensuite exprimé son optimisme, déclarant : "Si nous pouvons surmonter ces défis, nous n’aurons plus de difficultés à assurer le maintien de notre pouvoir dans le pays".

Ces remarques constituent un aveu public de conflits internes au sein du Pouvoir national du peuple (NPP), alors même que la coalition dirigée par les communistes du Janatha Vimukthi Peramuna (JVP) continue de consolider son influence à travers la nation insulaire.

Le Sri Lanka se tourne vers les partis de gauche d'Asie pour l'aider à résoudre la crise
Les partis et syndicats de gauche d'Asie du Sud en renfort du pouvoir

Dans la continuité des mobilisations du 1er mai, le Janatha Vimukthi Peramuna a organisé une réunion de haute importance s'est déroulée présence des représentants des principaux partis politiques de gauche d'Asie du Sud-Est.

La réunion a réuni des délégués du Parti communiste chinois, du Parti Communiste d'Inde (Marxiste), du Parti Communiste d'Inde et du All India Forward Bloc.

Ont participé à la réunion : l'ambassadeur de Chine au Sri Lanka, Qi Zhenhong, et le directeur général du Bureau du Parti communiste chinois pour l'Asie du Sud et du Sud-Est, Pang Xun, AR Sindhu, Secrétaire nationale de la CITU et membre du Comité central du CPI(M), Binoy Viswam, ancien ministre du Kerala et dirigeant du Parti Communiste d'Inde dans l'état du Kerala, et G. Devarajan, secrétaire général du All India Forward Bloc.

Le dialogue a porté sur la coopération régionale, les stratégies de construction de partis et le renforcement de la solidarité entre les mouvements de gauche en Asie.

Cette rencontre témoigne de la volonté du NPP de renforcer ses liens idéologiques et politiques avec ses homologues régionaux dans un contexte de mutations nationales et géopolitiques croissantes.

Malgré les liens historiques du JVP avec le communisme, le gouvernement cherche à renforcer les contrôles démocratiques dans les institutions et à mettre en place des politiques modérées afin de faire face aux remboursements imminents de la dette du pays en 2027, sans entamer une croissance économique à long terme. Outre ses défis économiques, le gouvernement doit également gérer ses relations géopolitiques avec l'Inde, la Chine et l'Occident (donc le FMI), tout en gérant les enjeux ethniques au niveau national.

À cette heure, en plus de devoir gérer une crise socio-économique et un remboursement du FMI, le Sri Lanka investi aussi dans les dépenses de santé, dans la lutte contre la pauvreté, dans le développement des infrastructures et de l'éducation. L'objectif étant de relever le niveau de vie des Sri-Lankais.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :