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Le député Jean-Claude Sandrier hausse le ton à l’Assemblée

Nicolas Maury

C’était la séance de questions d’actualité au gouvernement, hier, à l’Assemblée nationale. Et Jean-Claude Sandrier, député du Cher, président du groupe de gauche démocrate et républicaine (PCF, Verts et apparentés), n’y est pas allé de main morte sur la notion de « faillite » qui fait polémique

Le député Jean-Claude Sandrier hausse le ton à l’Assemblée
"Monsieur le Premier Ministre,

Vous parlez de faillite et vous faites un cadeau fiscal de 15 milliards d’Euro pour l’essentiel aux plus riches. Vous abusez nos concitoyens sur le soi-disant trou de la Sécurité Sociale alors que les 9 milliards d’euros que lui doit l’Etat et les 3 milliards que rapporterait la taxation des stocks options combleraient ce déficit.

Vous protestez de votre souci d’égalité mais quelle valeur vous donnez à ce mot quand vous allez prélever 800 millions d’euro de franchises médicales sur la majorité des Français pour offrir 800 millions d’euro d’exonération d’impôt sur la Fortune

En fait vous dilapidez des ressources par la multiplication des cadeaux aux plus aisés, vous continuez de tarir, comme vous l’avez fait depuis 5 ans, les recettes de l’Etat pour mieux parler ensuite de faillite.

Toutes les études le montrent, vous avez fait grandir les inégalités et la précarité. Depuis plus de 5 ans, vous nous répétez que pour« libérer l’initiative » il faut multiplier les cadeaux fiscaux et exonérations diverses, résultat : la croissance était de 2,2%, elle sera cette année à 1,8 %. Quelle réussite !

Vous n’avez libéré qu’une chose : les profits et les dividendes des gros actionnaires qui battent tous les records. Cette course au fric a contribué à développer « une voyoucratie » financière dont les plus beaux fleurons ne sont pas les quelques grands patrons français ou allemands dont on parle aujourd’hui, mais ceux qui s’épanouissent dans les paradis fiscaux que vous protégez avec une grande partie de la classe politique internationale et où transite chaque année 1/3 du PIB mondial.

Oui l’argent coule à flots comme le reconnaissent tous les grands économistes. Et alors pourquoi, comme vous le dites, l’Etat est en en faillite ? Pourquoi les Français continuent de voir baisser leur pouvoir d’achat et précariser leur emploi ? A qui profite cette situation ?"

Le matin, il a rencontré Anne-Marie Idrac, présidente de la SNCF. Fret ferroviaire au menu, en cette période de Grenelle de l’environnement et, évidemment, le sujet qui fâche en ces temps d’abandon des wagons de fret isolés de la part de la SNCF. Le député a fait valoir ses arguments : « Pourquoi encourager des opérateurs privés de proximité… au nom de la rentabilité ? Le privé serait-il assez sot pour prendre des activités qui ne seraient pas rentables ? »

Autre question restée sans réponse, alors que la présidente a indiqué vouloir lancer « l’éco-comparateur sur le fret » : « Pourquoi ne l’avoir pas fait avant de lancer le plan fret qui n’a fait l’objet d’aucune discussion avec les syndicats ? ».


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