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Le dernier communiste d'Arabie Saoudite: l'absence de mixité est le grand problème

Perspective communiste

C'est pratiquement le seul saoudien à porter costume-cravate. Une cravate rouge, tient à préciser, le site Al-Arabiya. Il s'appelle Salah Al-Mansour. Il est communiste et ne le cache pas. Il vit à Ryad. Il passe le plus clair de son temps dans les bibliothèques publiques


Les médias saoudiens, MBC et Al-Arabiya, ont montré cette perle rare, la preuve télévisée qu'il y a au moins un communiste en Arabie Saoudite. Le documentaire de la chaîne MBC débute même, quelle hérésie! - par le chant de l'Internationale en langue arabe.

Salah Al-Mansour a des idées bien iconoclastes pour la très intégriste Arabie. Il considère par exemple - ce qui devrait horrifier tous l'establishment religieux saoudien- que l'absence de mixité dans la société est la source de tous les maux. "La société saoudienne était, il y a quatre décennies plus ouverte qu'aujourd'hui", dit-il.

Le taux de divorce est "très élevé" et les "complexes psychologiques chez les deux sexes" sont grands. Ils sont les conséquences de "l'absence de la mixité" dit-il. "Imaginez-vous qu'un homme ne peut pas parler à l'épouse de son frère et même ne la voit jamais!"
Salah Al-Mansour a été décrit, sans être cité nommément, dans un roman de Ibrahim El Wafi, titré le "dernier communiste". Le dernier ou le seul "rouge" d'Arabie Saoudite dit qu'il a entamé de lui répondre par un autre roman. Il aura pour titre "le communiste de Ryad" et tentera de "parler d'une société qui connaissait l'isolement avant l'avènement des radios et des moyens de communications modernes".

L'homme constate avec regret que sa famille et ses proches n'aiment pas sa manière de se vêtir et craignent ce que disent les autres. Pourtant, dit-il, "je suis certain qu'ils comprendront à l'avenir que ce sont les habits de la simplicité et du travail".

L'homme enlève sa chéchia de la tête et fait remarquer qu'elle ne coûte que 5 rials. Puis faisant référence à la manière dominante avec laquelle les saoudiens se couvrent la tête avec la "ghatra", il note: "Combien donc perdons nous d'argent à nous emprisonner la tête? Et combien de fois tendons-nous la main pour l'arranger...".

Le dernier communiste à cinq enfants, Amal, Adel; Wifad, Salam et... Nidhal. Nidhal, regrette-t-il, n'a pas aimé son nom et l'a changé en Fayçal. Nidhal, veut dire en arabe, lutte, militantisme... Il finira, dit-il, par comprendre la "valeur de la lutte et du combat. Le fait même d'avoir changé son nom est un combat".

http://www.huffpostmaghreb.com/2015/03/25/story_n_6937286.html


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