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Le double langage de l’aristocrate de Neuilly

Perspective communiste

SARKOZY L’IMPOSTEUR
le double langage de l’aristocrate de Neuilly

Le double langage de l’aristocrate de Neuilly
Comment mettre en place une politique ultralibérale en prétendant répondre aux aspirations des Français ?

Tel était l’objectif du récent discours, super médiatisé, de Sarkozy dédié à “ la France du travail ”, à Agen. Le chef de l’UMP a proclamé qu’il “ propose une société d’égalité ”. Mais c’est pour prô­ner l’allègement des impôts des plus riches, “ la mise sous tutelle des alloca­tions familiales ”. Le ministre qu’adule le MEDEF a évoqué les affaires de stock-options et de salaires mirobolants des PDG en semblant déplorer les “ outrances ”, mais c’est pour affirmer : “ Je veux dire au grand patron qui gagne beaucoup d’argent qu’il est sain de gagner de l’argent quand on l’a mérité parce qu’on a contribué à créer beaucoup d’emplois et beaucoup de valeur ”. Il ne s’agirait que “ d’assumer les rémunérations ” publiquement. En revanche, il s’indigne qu’on puisse pro­poser l’augmentation du SMIC ou l’im­position du capital et des profits gigan­tesques.

Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa a un estomac formidable. Ainsi, l’aristocrate de Neuilly convoque-t-il Saint-Just et la Révolution française pour prôner la réaction la plus aboutie. Il veut multi­plier les heures supplémentaires et dimi­nuer les cotisations patronales. Il baptise “ liberté ” le fait de mettre chacun en situation d’être contraint pour avoir un emploi de céder aux exigences de l’em­ployeur. Ainsi un salarié serait-il “ libre ” de travailler plus de 35 heures ; de travailler le dimanche ; de ne pas faire grève ; d’être moins garanti sous le régime d’un “ contrat unique ” de tra­vail, “ plus souple ” ; de ne plus être vraiment indemnisé s’il est chômeur et, comme son gouvernement vient de le décider, de travailler à quatorze ans pour 20 % du SMIC.

Lui qui a été ministre du Budget, minis­tre de l’Économie, ministre de l’Inté­rieur à plusieurs reprises dénonce le pas­sage ces dernières années de “ la fracture sociale ” à la “ désintégration sociale ”. Il en connaît la musique, lui qui mit le feu à des banlieues maltraitées et défavo­risées. Mais il en attribue la responsabi­lité aux Français qu’il faudrait soigner par un “ ré-apprentissage de la valeur du travail ”. Alors qu’ils sont les salariés les plus productifs au monde, selon les enquêtes internationales!

En invoquant Jaurès et Blum, le leader de la droite française prétend accommo­der son paquet cadeau d’une faveur rouge et d’un ruban rose. Il n’en reste pas moins qu’il décalque les modèles ultralibéraux de Bush et de Blair. Faisant l’impasse sur leur formidable endette­ment et la pauvreté considérable d’une grande partie de la population, il affirme que “ les Anglais ont un niveau de vie bien supérieur au nôtre ”, la preuve c’est que “ de plus en plus d’Anglais achètent nos maisons ” dans le Sud-Ouest.

Pour bien apprécier la valeur du modèle britannique, une petite histoire suffit, glanée en marge du Mondial de foot­ball. Un jeune Anglais, Nicolas Keher, à qui on a diagnostiqué un cancer en février, a été obligé de vendre ses deux places pour la demi-finale du 5 juillet afin de pouvoir se payer son traitement contre la maladie : le médicament qui lui permet de survivre, l’Avastin, n’est pas gratuit ni remboursé dans le système de santé public NHS ! Joli modèle à décal­quer sans doute pour définir “ la France nouvelle ” de Sarkozy.

Ce n’est certes pas par une surenchère sécuritaire ou libérale qu’il sera possible de mettre en échec le candidat proclamé de l’UMP, qui croit avoir trouvé dans le double langage la pierre philosophale de la politique


Commentaires (9)
1. Sébastien le 05/07/2006 17:16
Nicolas, je ne doute pas que votre engagement soit sincère, mais votre vision de la réalité reste tordue par un prisme inadapté : non, le travail n'est pas sale. Non, les efforts de celui qui se lève chaque matin ne sont pas méprisables. Non, la vie n'est pas en noir et blanc.

Si pour attaquer Nicolas Sarkozy, vos seules armes consistent à mépriser le travail, à dénigrer les origines hongroises de Sarkozy, ou encore à réduire le modèle anglo-saxon à une anecdote, c'est que vous n'avez rien de bien consistant à lui opposer.

Exemple typique du manque de recul de votre argumentation : le travail à partir de 14 ans et payé 20% du smic, c'est seulement parce qu'il est ABSURDE de vouloir maintenir dans un cursus scolaire généraliste et théorique les élèves en situation de déshérence scolaire. Au contraire, leur permettre d'accéder à l'apprentissage, voilà une attitude responsable : le travail n'est pas sale, une fois encore, et mieux vaut l'apprentissage que la délinquance ou les perturbations en classe.

Tout le reste de votre "argumentation" est à l'avenant : une caricature, des mensonges, des procès d'intention, la dénonciation hystérique d'un "ultralibéralisme" que vous ne définissez nulle part.

Au final, une triste conception de la démocratie.

Même si, une fois encore, je suis persuadé que votre engagement est sincère.

Bien cordialement,

Sébastien
2. Nicolas le 06/07/2006 16:58
Bonjour Sébastien

Ne doutant pas de la sincérité de ton engagement, je me dois de clarifier mes positions
Je ne critique nullement le travail et je fais moi même parti de ceux qui se levent le matin pour bosser. Le travail n'est pas sale, c'est un acte social utile a la cohésion d'une société (dans le sens marxiste du terme) ensuite nous pourons avoir des débats sur la déposséssion de sa force du travail..
Pour Sarkozy, ses origines hongroises ne sont pas mise en avant comme une arme visant a le stigmatiser, ce serait faire le jeu du FN, et me consernant, ses origines ne m'interesse pas et je suis en désaccord sur ses IDEES.
Pour le modéle anglo saxon, je tiens a te rassurer mais il n'est pas le seul a vanter les mérites, cependant je ne peux pas défendre un modéle qui fonctionne sur la précarité du travail, la pauvreté et le communautarisme, l'Homme n'est pas une marchandise.
Pour l'éducation, "lorsqu'on ferme une école on ouvre une prison"(V Hugo), donnons des moyens humains réels pour réussir la scolarité et l'intégration, la réduction des effectifs scolaire ne joue pas en ce sens. Prenons des budjets sur l'armée ou les profits exorbitants des grands patrons du CAC40 pour financer l'école et je peux garantir la réussite de l'intégration (et cela quelques soit les fillières).
Ensuite sur l'apprentissage, et comme le CNE, sont des artifices qui visent a suprimer toute protection sociale du travailleurs au nom de la concurrence, et il faut savoir que créer des contrat nouveau sans croissance ne résoudra pas la crise, c'est simple comme bonjour.
Consernant l'ultralibéralisme, sa définition peut etre longue, mais je vais faire vite:
Milton Friedman de l'école économique de chicago, M Tatcher, R Reagan, Pinochet...c'est a dire la déstruction des acquis sociaux qui aide les plus faible a survivre au nom du profit et d'une minorité d' exploiteurs richisimes (et c'est pas un clichet).

Cher Sébastien, sache que ton point de vu est toujours le bienvenue, et que si je ne suis pas d'accord avec tes idées,tu peux l'exprimer sans retenue aucune,car c'est ma conception de la démocratie ( en partie, cela va de soit).

Amicalement
3. GIRAUD ALAIN le 06/07/2006 18:19
RIEN A AJOUTER NICOLAS...APPRETTE TOI A ACEULLRI SEBASTIEN AU PC TU VA BIENTOT LE CONVAINCRE PAUVRE FRANCE AMITIER ALAIN GIRAUD
4. Sébastien le 07/07/2006 13:48
Alain, ayant pu vous lire sur le blog d'Alain Aragneau, je ne doute pas que nos préoccupations soient moins éloignées que vous ne l'avez peut-être cru au départ.

Maintenant, je suis très loin d'être convaincu le moins du monde par Nicolas.

Par exemple, il est esclave de la réthorique marxiste autour de la "dépossession de la force de travail" : pour traduire le travail en terme de dépossession, il faut avoir une conception du travail singulièrement dévoyée. Une fois encore, le travail n'est pas en soi un acte aliénant. Ni le travail, ni le fait d'être salarié.

De même, Nicolas a beau se défendre d'attaque Sarkozy sur ses origines, il reste qu'on se demande alors pourquoi il le présente sous cet angle. Son nom, c'est Nicolas Sarkozy. Si vous l'appelez autrement, c'est dans un but non avoué mais facilement décelable.

Sur l'éducation, citer Hugo ("lorsqu'on ferme une école on ouvre une prison") n'est pas suffisant : vous en restez à la maxime, elle n'est pas suffisante. Il ne s'agit pas de fermer une école, mais de savoir si un adolescent qui vient déjà d'y passer 10 ans, et qui ne s'y épanoui pas, doit à tout prix y être maintenu dans le même contexte, ou s'il ne faut pas aussi savoir sur des cas particulier ouvrir la voie de l'apprentissage.

Vous voyez Nicolas, vous voulez absolument déformer la politique du Gouvernement, alors qu'il faudrait d'abord examiner sereinement la situation avant de critiquer à tort. Le budget de l'EN n'a jamais été aussi élevé, et ce n'est pas le montant qui est à revoir, ce sont les méthodes.

Sur les salaires des dirigeants des entreprises du CAC 40, ils sont négociés avec les patrons de ces entreprises. Et l'on a vu encore récemment que les dirigeants peuvent être licenciés quand on estime leurs prétentions trop élevées. Je suis par avance d'accord avec vous pour dire qu'il faudrait que ce soit plus systématique... mais si la médiatisation de ces affaires est exceptionnelle, vous vous doutez bien que ces sanctions sont plus fréquentes que ce que les médias n'arrivent à le savoir.

Ni l'apprentissage, ni le CNE ne diminuent la protection sociale des salariés. Et la première protection sociale, c'est de permettre à notre économie de créer rapidement des emplois. Ce que le CNE permet. Quant à prétendre que l'apprentisage est un artifice, je vous laisse en assumer la responsabilité : je connais quantité d'apprentis qui ne seraient pas d'accord avec vous...

Pour ce qui est de l'ultralibéralisme, je trouve votre tentative de définition assez peu explicite (non ?) (sans doute n'avez vous pas eu le temps d'y répondre).

Mais une fois encore, votre méthodologie (analyser à l'aune de la seule sémantique marxiste) vous conduit à des erreurs d'analyses. Vous gagneriez, j'en suis sûr, à être moins systématique...

Cordialement,

Sébastien
5. Nicolas le 07/07/2006 14:45
Pour l'éducation nationale:
La décision de De Villepin de supprimer 15.000 postes dans la fonction publique, dont 8.700 dans l'Education Nationale est proprement ahurissante.
C'est une provocation insupportable, alors que les besoins sont immenses pour permettre à chacun d'accéder à un haut niveau de culture commune et à une formation de qualité, alors qu'il faudrait une véritable mobilisation nationale sur les enjeux de l'école et du système éducatif.
Battue dans la rue par la jeunesse, aux antipodes des colères et des exigences qui se sont exprimées pour en finir durablement avec la précarité, la droite revancharde poursuit sa politique de démantèlement systématique des services publics et fait mal au pays.
Nous avons besoin de plus d'éducation pour répondre aux défis de ce siècle, pour assurer la formation et l'épanouissement des individus, des travailleurs et des citoyens
Le PCF propose :
· la création d'un fonds national de lutte contre les inégalités scolaires
· le recrutement de 150 000 enseignants et 45 000 personnels d’accompagnement en cinq ans et véritable plan de formation pour les personnels de l'éducation nationale
· de porter l’effort financier de l’Etat en faveur de l’Education nationale à 7% du PIB

Sur le CAC40:
Pour le patronat, petit et grand, Le temps des cadeaux dure toute l'année
À l'occasion d'une rencontre avec des patrons, Villepin vient d'annoncer de nouveaux cadeaux pour les petites et moyennes entreprises. Il appelle cela "neutraliser les surcoûts" liés au développement. Pour les PME qui augmenteraient de plus d'un tiers leur chiffre d'affaires pendant au moins deux années consécutives, et dont la masse salariale augmenterait chaque année d'au moins 15% suite à des embauches, il propose de geler leurs impôts pour deux ans. Quant aux "charges sociales" liées aux nouvelles embauches, elles auraient la possibilité d'en retarder le paiement de six mois.
Le quotidien Les Échos parle d'un "Noël en mai" et note que les bénéficiaires "ont évidemment accueilli leurs cadeaux par des applaudissements nourris". Pas ingrats, ces patrons.
Ce beau monde donne à ces PME dynamiques l'élégant nom de "gazelles". À une année de la présidentielle, de petits cadeaux en direction de son électorat sont bienvenus. Et quand on se sent un peu seul dans la jungle, la présence des gazelles peut redonner de l'allant.
"Le talent, l'énergie et la motivation... n'ont souvent besoin que d'un peu d'aide pour tenir la distance", a déclaré Villepin lors de cette annonce des cadeaux. Cela s'adressait aux PME, mais cela pourrait tout aussi bien s'adresser à Villepin lui-même, comme un appel direct à toutes ces PME à lui renvoyer l'ascenseur.

Concernant le CNE:
Le contrat nouvelles embauches (CNE) a été créé il y a dix mois, en août 2005, sur décision de Villepin. Le ministère de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement a effectué fin mars une enquête auprès des patrons d'entreprises de moins de vingt salariés, les seuls qui peuvent y recourir. Elle confirme point par point les objections de ceux qui contestaient cette mesure depuis sa création.
Sur les 440000 CNE qui auraient été signés, le Premier ministre Villepin (UMP) prétendait que 90% étaient toujours en vigueur. Les chiffres évoqués par le Premier ministre sont sans doute discutables. Mais ce qui ne l'est pas c'est que, selon le ministère de l'Emploi de la Cohésion sociale et du Logement, un quart des emplois CNE ont déjà disparu. La responsabilité de la rupture serait partagée à égalité entre salariés et employeurs -mais l'enquête n'interrogeait que ces derniers.
La Sécurité sociale a constaté que ces entreprises de moins de vingt salariés auraient diminué de 266000 leurs embauches en CDI et de 78000 celles en CDD. Cette baisse montre que la grande majorité de ces CNE se sont substitués à des embauches, que les patrons auraient faites de toute façon. Et les raisons de cette substitution sont évidentes: avec le CNE, la précarité du salarié est renforcée, il est licenciable à tout moment, sans que son patron ait à fournir de justification.
Vu les secteurs d'activité qui ont signé le plus de CNE, comme la réparation automobile, le commerce de gros, les services aux particuliers, il est probable que le CNE ait aussi remplacé pas mal de contrats d'intérim. Le CNE signifie donc la précarisation croissante des embauches: en 2005, 78% d'entre elles ont été en CDD! Et lorsqu'en mai, suite peut-être à certains jugements des Prud'hommes favorables à des salariés en CNE contestant leur licenciement, les embauches en CNE ont connu un ralentissement, les CDD de moins d'un mois ont fait un bond, jusqu'à représenter plus de la moitié des embauches.
Des journaux comme Les Echos et Le Monde affirment que «seuls 10% des CNE correspondent à de véritables créations d'emplois». Cette constatation n'est là que comme résultat d'une soustraction, à partir de chiffres bien incertains, résultant des déclarations patronales: 70% des CNE remplacent des CDI et des CDD qui auraient été conclus de toute façon, 20% sont des anticipations d'embauches prévues par ailleurs, restent donc 10%.
40000 emplois, 10% de créations d'emplois réelles, ce serait toujours ça, dira-t-on. Mais outre que cela ne justifierait pas des contrats au rabais, on peut douter même de cette estimation. Quelle serait la motivation de telles embauches en CNE? Si c'est une extension de la production, pourquoi les embauches n'auraient-elles pas pu avoir lieu avec d'autres contrats? Et il n'y a aucune raison, même en étant exonéré de charges, même en payant mal des travailleurs, qu'un patron embauche des salariés dont il n'aurait pas besoin.
Alors le CNE ne crée peut-être même pas un emploi supplémentaire. Mais ce qui est certain, c'est qu'il crée de la précarité.et je peux encore en rajouter

Pour Sarkozy et donc l'UMP
je réaffirme ne pas l'attaquer sur ses origines européennes, mais uniquement sur ses idées.Pourquoi lorsque je nomme Villepin par son nom complet qui est Dominique Galouzeau de Villepin personne ne rale!

Pour l'ultralibéralisme, effectivement je n'ai pas eu le temps de le définir completement (sa me forcerais a réetudier le libéralisme et le systeme capitaliste,donc du boulot)

amicalement
6. wikipédia le 07/07/2006 14:47
Le mot ultra-libéral est un néologisme exclusivement utilisé en France, pour qualifier les personnes se déclarant favorables à une réduction des législations ou des prérogatives légales de l'Etat. Ceux qui emploient ce terme les accusent d'être partisans de la destruction totale de toute législation.

Le terme est utilisé lorsque la réduction des législations ou des prérogatives légales de l'Etat est préconisée en matière économique et sociale. Il est principalement utilisé par la gauche (socialiste, communiste, libertaire, etc.).
La droite utilise le terme, également péjoratif à son origine, d'anarchisme (ou plutôt, utilisait, car cet usage semble passé de mode) lorsque la réduction s'applique à la propriété et au capital individuel.

Comme tout terme péjoratif, il peut être utilisé à tort et à travers à la place de capitalisme, par ignorance ou par volonté d'amalgame avec d'autres adversaires : on le trouve associé avec le FMI, l'OMC, l'Union européenne, et d'autres choses sans rapport, selon des libéraux, avec le « vrai » libéralisme, qui repose d'abord sur le droit imprescriptible de l'individu face à toute organisation collective ou étatique (selon la trilogie liberté, propriété et responsabilité).

D'autres libéraux ajouteront (sans forcément emporter l'adhésion) que la notion même d'ultra est absurde en ce qui les concerne, car contrairement aux collectivismes, le libéralisme n'est ni partisan ni conflictuel, et qu'il n'a donc pas à faire avancer des intérêts particuliers avec plus ou moins de vigueur.
7. Sébastien le 07/07/2006 15:46
Nicolas, si le score du PCF n'a jamais été si bas, c'est parce que leurs analyses comme leurs propositions sont complètement déconectées de la réalité, justement parce qu'ils sont restés bloqués au marxisme de la fin du XIXème siècle.

Sur l'éducation, une fois encore, les moyens n'ont jamais été aussi importants. Ce ne sont pas les moyens qui posent problème, mais la méthode. Ajouter 200 000 fonctionnaires supplémentaires à l'EN ne changera rien aux carences actuelles du système.

Pour le patronant, vous faites un amalgame scandaleux entre petits et grands patrons.

Par ailleurs, en ne regardant volontairement que les patrons du CAC 40, vous essayez de généraliser une réalité bien plus complexe que ne vous laisse entrevoir votre bréviaire du parfait petit marxiste.

Pour le CNE, vous rappelez que 20% sont des anticipations d'embauches prévues par ailleurs et 10% des emplois qui n'auraient pas été créés : le CNE constitue à cet égard un contrat de travail qui permet de créer davantage et plus vite du travail. Oui, c'est aussi synonyme de plus de souplesse. Mais comme au final il y a davantage d'emplois, cette souplesse est bénéfique pour les chômeurs : au lieu de rester au chômage, ils trouvent plus facilement du travail.

Alors oui, il faut améliorer notre protection sociale ; mais essayer de comprendre qu'il faut pour cela permettre aux entreprises d'avoir une politique de recrutement souple : protéger les salariés, oui, mais aussi faciliter la création d'emploi.

La création d'emploi comme la destruction d'emploi est un phénomène classique. Ce qui est important, c'est de permettre à chacun de retrouver facilement du travail. Mais l'emploi à vie dans la même entreprise et à faire la même chose, c'est devenu un mythe, qui plus est pas très attirant.

EN matière d'analyse politico-économique, je classe le Gouvernement actuel comme étatiste, interventionniste. Il n'est libéral que très ponctuellement, et il ne l'est pas davantage que l'ancienne Gauche plurielle (qui a davantage privatisé que Raffarin ou Villepin). Et surtout, ni ce Gouvernement, ni Nicolas Sarkozy, ne sont ultra-libéraux. En les qualifiant ainsi, vous tombez dans le piège que souligne la définition de WIkipédia.

Concernant le nom des hommes politiques, Villepin et Sarkozy doivent être appelés par leur nom, pas d'après leurs origines.

Parce que si vous voulez jouer à ce petit jeu, je ne vous ai pas encore vu appeler Ségolène Royal par son prénom complet : Marie-Ségolène... Bon, en même temps, je pense que vous n'avez aucune sympathie pour elle...


Sébastien

8. Nicolas le 07/07/2006 19:24
Pour le PCF son déclin ne viens pas de sa "vulgate" marxiste...depuis 1974 elle est abandonnée, mais il vient de son attitude vis a vis du PS (notamment son cotionnement des politique libérale de rigeure de l'époque)

pour le CNE je vais rappeler le verdict des prud'homme de Longumeau (copie du site de la cgt)
Le jugement de Longjumeau n’est que le premier d’une série qui s’annonce longue.
Le Conseil de prud’hommes de Longjumeau vient de condamner lourdement deux PME pour usage et rupture abusive d’un CNE.
Il s’agissait d’un salarié « remercié » par une des entreprises à la fin de périodes d’essai successives et immédiatement « repris » en CNE par la seconde, qui exerce la même activité avec la même gestion des personnels et la même direction. Quelques semaines après, le CNE était rompu sans motivation, comme le permet l’ordonnance du 2 août. Usant de ses pouvoirs d’investigation et de requalification des faits, le juge a mis en évidence le détournement d’utilisation du CNE et le caractère abusif de la rupture.
Pour la Cgt, c’est le principe même du CNE qui est porteur de telles dérives : en supprimant les garanties entourant le licenciement, il favorise tous les comportements patronaux arbitraires.
La Cgt continuera à agir pour faire reconnaître le caractère illicite du CNE, comme contraire à différents engagements internationaux de la France et aux principes constitutionnels.
En même temps, elle mobilise son réseau de permanences juridiques et de défenseurs syndicaux pour utiliser toutes les ressources du droit permettant de combattre au quotidien les ruptures d’un CNE.
Le jugement de Longjumeau n’est que le premier d’une série qui s’annonce longue.
Le jugement de longumeau:
« Le Conseil constate que l’ordonnance du 2 août 2005 instituant le contrat nouvelles embauches est contraire à la Convention 158 de l’OIT ; Que la Convention ayant une valeur supérieure en application de l’Article 55 de la Constitution, l’Ordonnance du 2 août 2005 (c’est l’ordonnance qui a créé le contrat nouvelles embauches) est privée d’effet juridique ;
Qu’en conséquence le contrat dénommé à tort « nouvelles embauches » sur le fondement d’un texte non valable s’analyse en contrat à durée indéterminée de droit commun, soumis à toutes les dispositions du Code du travail ... »

Pour les noms, je reste sur ma position, les noms complets restent des détails sans importance.Pour Royale,bien qu'elle ne soit pas mon égérie, j'ignorais son prénom, mais merci pour le détail.

amicalement
9. Sébastien le 10/07/2006 12:18
Bonjour Nicolas,

Sur le CNE, vous rappelez que "Usant de ses pouvoirs d'investigation et de requalification des faits, le juge a mis en évidence le détournement d'utilisation du CNE et le caractère abusif de la rupture. Pour la Cgt, c'est le principe même du CNE qui est porteur de telles dérives : en supprimant les garanties entourant le licenciement, il favorise tous les comportements patronaux arbitraires."

De fait, le CNE permet de créer davantage d'emplois, et plus rapidement, que le dispositif précédent. Par ailleurs, le juge est capable de faire la disctinction entre l'usage normal du CNE, et son détournement. Contrairement à ce qu'aurai aimé croire la Cgt, il n'y a pas davantage de litige en CNE qu'en CDI ou en CDD.

Au final, le CNE gagnera peut-être à être un peu aménagé, mais son principe doit être reconnu comme efficace : il nous faut passer à un contrat de travail avec des droits qui se renforcent progressivement. Souplesse économique et force des systèmes de sécurité et de solidarité : c'est la formule que défend l'UMP.

Rien d'ultra-libéral là-dedans, reconnaissez-le.

Bien cordialement,

Sébastien
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