Perspective Com
Le gouvernement maintient le cap... droit dans le mur !

Nicolas Maury

Tout un symbole : l’Élysée a annoncé la redisposition du dispositif de « communication » présidentielle. C’est donc là le principal remaniement envisagé au lendemain de la sévère défaite des élections municipales et cantonales. Autrement dit, Sarkozy et Fillon jettent déjà le résultat des urnes au panier pour tenter de relancer la même politique

Le gouvernement maintient le cap... droit dans le mur !
Le triptyque censé inspirer le nouveau staff de la « com » sarkozyste est tout un programme : « garder le cap, faire de la pédagogie, répéter le message » ; Alors que l’hyperprésidentialisation est largement dénoncé, tout se resserre encore davantage autour du président lui même. Pour ceux qui n’auraient pas compris, un « staff politique » est créé au sein de la cellule « com » pour « expliquer les réformes », animé par une ancienne journaliste du Point. Bref on va faire dans la finesse...

Pour le reste, tout l’arsenal est déployé pour marteler le maintien du cap. Aucun des grands problèmes quotidiens des Français qui ont motivé les électeurs ou conduit beaucoup d’autres à rester chez eux ne sont un tant soit peu évoqués. Pouvoir d’achat, crise du logement, dureté des conditions de travail, précarité... La droite prend soin d’éviter ces sujets qui fâchent pour rabâcher un discours convenu et téléguidé sur la nécessité « d’accélérer les réformes ». Or derrière cette formule se profilent de nouvelles attaques contre les retraites et l’assurance maladie, le dépeçage du Code du travail, une nouvelle dérive présidentialiste des institutions, des mesures en rafale contre le système éducatif, la lente agonie de l’audiovisuel public... Toutes orientations devant lesquelles les électeurs viennent précisément de mettre le holà. Mais qu’importe pour nos gouvernants, ils campent sur leur arrogance. Ce mépris du suffrage universel est insupportable.

Le désaveu infligé par les urnes est clair. Les électeurs ne veulent pas que le quinquennat continue comme il a commencé. Ils souhaitent un changement de cap de la politique gouvernementale et de la manière de gouverner. C’est se moquer du monde que de nier ce message. Les électeurs ont mille fois raison. La France ne peut pas supporter cette politique pendant encore quatre ans. Des millions de salariés ont tout à y perdre. On va une nouvelle fois tenter de nous faire croire que la mise en concurrence exacerbée dans laquelle on veut les plonger leur sera un jour profitable. C’est tout le contraire, ces politiques appauvriront l’essentiel des salariés pour nourrir les appétits d’actionnaires et de marchés financiers jamais rassasiés, d’autant que récession et krach financier menacent la planète capitaliste.

Dans ces conditions, face au déni de démocratie dans lequel le pouvoir sarkozyste semble décidé à s’enfoncer, les électeurs qui viennent de prendre la parole ne doivent pas la rendre, fût-ce à tel ou tel supposé présidentiable de gauche. L’heure est plus que jamais à l’action et à la construction politique. De nouvelles mobilisations sociales sont indispensables. Les dizaines de milliers de femmes et d’hommes de gauche élus peuvent jouer un grand rôle dans la mise en œuvre de leurs projets locaux mais bien au delà dans les débats politiques à venir. Après avoir voté à gauche, il faut en quelque sorte la faire vivre.


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