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Le jackpot de 8 milliards d'euros de la Banque centrale européenne grâce à la dette grecque

Perspective communiste

Prêter de l'argent à un pays en crise comme la Grèce peut rapporter gros ! Entre 2012 et 2016, les intérêts d'emprunts ont rapporté 7,8 milliards d’euros à la Banque centrale européenne

La dette grecque, ça coûte un peu cher mais ça rapporte gros : la Banque centrale européenne (BCE) a révélé que les 30 milliards d'euros prêtés à la Grèce entre 2012 et 2016 lui ont rapporté 7,8 milliards d’euros en versements d’intérêts.

De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà empoché en 2015 au moins la coquette somme de 2,5 milliards d'euros selon une étude de l'association britannique Jubilee Debt Campaign.

L'institution financière européenne, comme toutes les banques qui prêtent de l'argent, se rémunère avec des intérêts lorsqu'elle prête de l'argent. En 2010, la BCE a mis en place un système, le Securities market purchase (SMP), qui lui permet d’acquérir directement des titres de pays en difficulté. Elle prête ainsi de l’argent à l’État qui en a besoin. L'Etat s'engage de son côté de rembourser à échéance.

Au delà de ce principe, Athènes espérait tout de même que la totalité ou une grande partie des intérêts lui soit reversée. En 2013, la BCE et le FMI s'étaient mis d'accord pour cette redistribution des profits à la Grèce.

Sauf que cela reposait sur le bonne volonté des Etats européens. Les profits des intérêts sont reversés aux banques centrales des pays. Or, en 2015, l'Allemagne a dit «niet» (non). En raison des tensions à l'époque entre la Grèce et l'Union européenne, Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances a décidé que son pays ne reverserait pas sa part des profits tirés de la dette grecque... Tous les autres pays dont certains étaient aussi en crise n'ont pas vraiment fait de la résistance et ont suivi l'exemple allemand.

Le débat sur le reversement de ces profits relancé


Depuis, la situation s'est largement détendue avec la mise en oeuvre par la Grèce de nombreuses réformes économiques demandées par ses créanciers et des résultats qui commencent à être visibles. Si Yanis Varoufakis, l'ancien tonitruant ministre des Finances s'est insurgé de cette situation sur Twitter, le débat sur le reversement de ces profits au gouvernement de Tsipras pourrait être relancé.

Le 15 juin dernier, la reprise du versement des profits des banques centrales ou un allègement de la dette a été mentionnée dans le communiqué final de l'Eurogroupe. Cette mesure qui permettrait à la Grèce de boucler plus facilement son troisième plan d'aide qui prend fin en 2018 mais surtout de pouvoir revenir totalement sur les marchés financiers sans avoir la «tutelle» de la BCE ou du FMI.

Le Parisien


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