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Le maoïste Basavraju prend la tête de la guérilla naxalite en Inde et du CPI(maoist)

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Muppala Laskhmana Rao alias Ganapathy, qui dirige le parti depuis sa création en 2004, a démissionné pour des problèmes de santé. C'est Nambala Keshav Rao, dirigeant de la Commission militaire centrale, connu sous le nom de guerre Basavraju qui lui succède - article et traduction Nico Maury

La guérilla maoïste en Inde, où naxalite, vient de changer de chef. Muppala Laskhmana Rao alias Ganapathy leader du Parti Communiste d'Inde (Maoïste) depuis sa création en 2004 (issue de la fusion de différents groupes maoïstes) a cédé sa place à Nambala Keshav Rao, aka Basavraju.

Le Comité central du CPI (maoist), dans une déclaration datée du 10 novembre, a annoncé ce changement.

Muppala Laskhmana Rao alias Ganapathy, est un ancien instituteur devenu Secrétaire général du Parti Communiste d'Inde (marxiste-léniniste) en 1992. Le Groupe Guerre populaire, comme on l'appelait habituellement, a fusionné avec le Centre communiste maoïste d'Inde en 2004 pour former le Parti Communiste d'Inde (maoïste).

Basavraju
Basavraju
"Au cours de ses 25 années en tant que Secrétaire général, le camarade Ganapathy a conduit la direction centrale avec des hauts et des bas" déclare le parti. "Il a dirigé les masses révolutionnaires face aux assauts contre-révolutionnaires de l'ennemi. Il a accepté de démissionner en gardant à l'esprit ses problèmes de santé et les limitations dues à son âge."

Le parti déclare que Basavraju est l'un de ses principaux dirigeants depuis trois ans et demi, membre du comité central depuis 27 ans et membre du Politburo depuis 18 ans. "Il a joué un rôle déterminant dans l'avancement de la guerre populaire en tant que dirigeant de la commission militaire centrale". Le parti a déclaré que le changement de leadership l'avait renforcé et faisait partie de son processus de développement.

Développer les "naxals urbains"

Des experts, qui suivent les activités maoïstes en Inde, ont exprimé leurs craintes que ce changement de tête ne conduise à une recrudescence des attaques maoïstes dans le pays rapporte la BBC. Basavraju est l'un des maoïstes les plus recherchés en Inde. Il aurait 63 ans et il "vaut" 1,570 milliards de roupies pour son arrestation (19,5 millions d'euros).

Les affrontements entre les naxalites et le gouvernement central a profondément changé ces derniers mois. Bien qu'en recul dans les districts du "red corridor", les maoïstes ont développé leur organisation dans les milieux urbains et dans sans recourir au combat armé. C'est l'arme intellectuelle qui est préférée.

C'est plutôt par la propagande et en engageant une "bataille culturelle" que les naxals urbains développe la solidarité à la guérilla et aux idées maoïstes. Les "Urban Naxal" mènent le combat de conscience de classe pour encourager la création d'un État communiste débarrassé de l'oppression sur les travailleurs- travailleuses et les masses rurales.

Le CPI(maoist) dans un document intitulé "Perspective urbaine" développe cette stratégie dont le but est de prendre pied dans les zones urbaines, avec des personnes bien formées et intellectuelles.

Pour le CPI(maoist) ces naxals urbains ont un rôle important, notamment logistique. Ils permettent de fournir la guérilla en matériaux (armes, munitions, médicaments ...), en technologie, en compétence dans l'information et enfin en cadres militaires. "La tâche du parti dans les zones urbaines est de mobiliser et d'organiser le prolétariat pour qu'il joue son rôle de leader clef".

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le "red corridor" en 2015
Pour créer des fronts unis "contre les "forces fascistes hindoues", les naxalites concentrent leurs efforts vers la classe ouvrière, mais aussi vers les étudiant.e.s, les employée.e.s, les femmes, les dalits (intouchables) et les minorités religieuses.

Le choix de développer les naxals urbains est justifié par l'ouverture d'autres fronts, notamment là où "l'ennemi est faible sur le plan militaire" c'est à dire dans les centres urbains, ces "bastions des forces ennemies". L'objectifs étant de capturer ces villes et priver les forces gouvernementales de leurs appuies. En attendant l'infiltration des rangs ennemis et des actions de sabotage sont menées courantes là où agissent ces naxalites.

Pour le gouvernement, le développement de ces cellules maoïstes est prise au sérieux. Plusieurs vagues d'arrestations se sont déroulés contre des personnes suspectées de "sympathie maoïste".


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