Le patronat allemand a manifesté hier son inquiétude, après les revers électoraux enregistrés par les chrétiens-démocrates lors des régionales de dimanche, en Sarre et en Thuringe, même s'ils ont fait meilleure figure en Saxe. Hans-Peter Keitel, président du BDI, l'une des organisations patronales allemandes, a déclaré au quotidien économique « Handelsblatt » que, « dans les trois Länder, il y a une possibilité de coalition entre des partis qui se reconnaissent dans l'économie sociale de marché, cette chance doit être saisie ».

En d'autres termes : il veut absolument éviter l'entrée dans un nouveau gouvernement régional du parti de gauche radicale Die Linke, héritier indirect des communistes est-allemands. Or, en Sarre et en Thuringe, une coalition entre sociaux-démocrates, Verts et Die Linke est mathématiquement possible. En Thuringe, Die Linke est arrivée en deuxième position et en Sarre, où elle était portée par Oskar Lafontaine, en troisième, juste derrière le SPD. Die Linke ne gouverne à l'heure actuelle que dans le Land de Berlin, avec le SPD. « Nous n'avons pas besoin dans ce pays d'une politique hostile aux entreprises, mais d'une politique orientée sur la croissance », a insisté Hans-Peter Keitel.

Le secrétaire général de la CSU, alliée bavaroise de la CDU, a, lui, agité le chiffon d'une alliance des sociaux-démocrates et de Die Linke au niveau fédéral : « Ces élections sont un signal à tous ceux qui ont à coeur l'avenir de l'Allemagne comme lieu de production : le SPD ne peut arriver au pouvoir qu'avec Die Linke. »

Le candidat social-démocrate à la Chancellerie, Frank-Walter Steinmeier, a exclu catégoriquement toute alliance avec la gauche radicale à l'échelon national, mais a laissé les mains libres aux leaders régionaux. La CDU insinue régulièrement qu'il ne se tiendra pas à sa promesse si une alliance avec Oskar Lafontaine peut lui ouvrir les portes de la chancellerie.