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Le peuple grec exige des élections

Perspective communiste

Le gouvernement grec a perdu la confiance du peuple. Face au coup d’État de l’Union européenne, le KKE, Parti communiste de Grèce, appelle à des élections - Cécile Chams pour Solidaire hebdo du PTB

Le 4 novembre, des dizaines de milliers de militants et sympathisants du KKE étaient rassemblés devant le Parlement pour exiger des élections immédiates, l’arrêt de l’austérité et faire payer la crise par les riches. Aleka Papariga, Secrétaire générale du Parti, s’est adressée à la foule : « Ils veulent un gouvernement fort pour écraser le peuple. Nous demandons des élections endéans les 20 jours, afin que le peuple puisse s’exprimer. Nous voulons qu’il prenne sa revanche pour toutes ces souffrances, qu’il donne de la force au KKE via les urnes pour ensuite renforcer la contre-attaque et l’alliance populaire. »

Le gouvernement vient finalement d’annoncer la tenue d’élections. Mais le 19 février, le temps d’imposer les nouvelles mesures d’austérité. C’est ce qu’exige l’Union européenne. Autrement dit, la misère généralisée. Comme l’exprime Liana Kanelli, députée communiste : « Il y a beaucoup d’argent produit par le peuple grec, qui est littéralement volé. Ils ne peuvent pas prendre l’argent qui a été volé de mon pays, placé dans différentes sociétés à travers le monde ou placé dans les banques suisses. Et, maintenant, ils doivent le récupérer. Si vous étiez grec, paieriez-vous avec votre salaire, qui a été amputé de moitié, 6 taxes différentes en moins de 2 mois ? Personne ne peut payer ces taxes aujourd’hui en Grèce. »

Aleka Papariga avertit du risque d’une faillite incontrôlée du pays, « qui ne serait pas évitée par le volet d’aide de l’Union européenne ou par une quelconque coalition gouvernementale ». Elle rappelle également qu’il s’agit d’une crise du système capitaliste dans son ensemble, et non d’une crise grecque. « Des différences majeures surgissent parmi les principales puissances impérialistes sur la façon de gérer la dette de l’Espagne et de l’Italie et d’éviter qu’une crise majeure n’atteigne la France. »

Le KKE appelle ses militants à mener des actions pour exiger que les riches paient pour la crise capitaliste et pour protéger les travailleurs (voir cadre). Ce jeudi 10 novembre, le PAME, le Front militant des travailleurs, organise des manifestations dans plusieurs villes du pays. « Aucune tolérance envers la bourgeoisie, les monopoles et l’UE. Luttons pour sauver le peuple. Élections maintenant ! »

Les exigences du KKE

Le Parti communiste de Grèce (KKE) appelle ses militants à mener des actions durant les prochaines semaines sur les thèmes suivants :

• Renflouement immédiat de tous les déficits des Fonds de pension par l’État et les patrons.
• Impôt de 45 % sur les bénéfices des grandes entreprises. Mesures contre la fraude fiscale.
• Annulation des nouvelles taxes, désobéissance organisée.
• Mesures de protection des chômeurs et de leurs familles, des enfants, des personnes âgées, des femmes...
• Abolition de la TVA sur les biens de consommation populaires, sur le mazout de chauffage notamment.
• Abolition des contrats à court terme et maintien des contrats à durée indéterminée, imposition des conventions collectives de travail.
• Soins de santé gratuits pour tous.
• Suppression des intérêts pour tous les emprunts et annulation de la taxe sur les résidences principales.
• Repas pour tous les enfants dans les crèches et création de nouvelles crèches.
• Transports gratuits pour les travailleurs, les retraités et les chômeurs.


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